Petite agriculture : la clé de voûte de la sécurité alimentaire ?

Et si la petite agriculture était l’avenir pour sauvegarder notre sécurité alimentaire ? Enquête.

Rédigé par Isabelle Louet, le 27 Feb 2017, à 17 h 30 min
Petite agriculture : la clé de voûte de la sécurité alimentaire ?
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Préserver l’agriculture familiale : une action indispensable

L’agriculture familiale et la petite agriculture sont liées de manière indissociable à la sécurité alimentaire mondiale.

Dans les pays en développement tout comme dans les pays développés, elle représente la forme dominante d’exploitation agricole. C’est également elle qui réalise l’essentiel de la production vivrière.

Les agriculteurs familiaux prennent soin de leurs terres afin de maintenir des niveaux élevés de productivité et ce, malgré leur accès moindre aux ressources productives (la plupart des recherches font état d’une relation inversement proportionnelle entre la taille de l’exploitation et la productivité).

Ces derniers préservent les produits alimentaires traditionnels, tout en contribuant à une alimentation saine et équilibrée, à la conservation de la biodiversité agricole mondiale et à l’utilisation durable des ressources naturelles. Ils sont donc les clés d’un savoir-faire adapté aux écologies locales et aux capacités de la terre.

Renforcer l’appui à l’agriculture familiale est indispensable

Dès 2003, les États africains ont acté d’accroître leurs investissement dans le secteur agricole.

L’objectif ? Lui affecter 10 % de budget.

Salifou Ouedraogo observe « si des pays comme le Ghana, la Côte-d’Ivoire, le Burkina Faso ont atteint voire dépassé cet objectif, dans la plupart des États africains, l’investissement public agricole ne dépasse toujours pas les 5 % ».

Agriculture familiale 1Les priorités pour aider les petits agriculteurs à échapper à la pauvreté sont donc de : développer les infrastructures pour améliorer l’accès aux marchés, favoriser l’accès aux intrants afin d’accroître les rendements, sécuriser les droits fonciers des usagers des terres agricoles et mettre l’accent sur la recherche agronomique de variétés mieux adaptées aux conditions locales.

Mais encore, de promouvoir des pratiques agricoles permettant d’amortir les effets des aléas climatiques. La FAO insiste sur le caractère « particulièrement rentable des investissements publics de recherche développement agricole » alors que ces derniers sont encore insuffisants.

Agriculture familiale : des avancées encore trop faibles

Selon les organisations de la société civile (ONG, organisations paysannes, mouvements sociaux) représentées, les États membres de la FAO, réunis à Rome en octobre 2014 pour la 41e session du Comité de sécurité alimentaire (CSA) n’ont pas pleinement pris conscience des enjeux liés à petite agriculture.

Le CSA, a adopté après deux ans de négociations, les « Principes d’investissement responsable dans l’agriculture ». En texte d’introduction, cette notification : « Essentiel pour améliorer la sécurité alimentaire, l’investissement responsable contribue beaucoup à renforcer la durabilité des moyens d’existence, en particulier pour les petits exploitants et pour les membres des groupes marginalisés et vulnérables ».

Petite agriculture 1Mais les principes posés présentent de nombreux manquements. Par exemple, le texte ne reconnaît pas le principe de consentement libre, préalable et éclairé pour les peuples autochtones touchés par des investissements agricoles. Par conséquent, cela ne permettra pas de lutter contre les phénomènes d’accaparement des terres.

Il n’accorde pas non plus une priorité à l’investissement public, nécessaire au renforcement de l’agriculture familiale et des pratiques agro-écologiques. Affaire à suivre donc.

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Auteure et journaliste, Isabelle Louet aime découvrir, comprendre, tester et partager. Adepte du «facile à appliquer», elle livre aux lecteurs de...

2 commentaires Donnez votre avis
  1. « favoriser l’accès aux intrants afin d’accroître les rendements » j’espère que le rédacteur ne fait pas allusion aux engrais et pesticides chimiques !
    En revanche, pour augmenter les rendements de manière soutenable, je préconise de leur enseigner les principes de la permaculture et notamment de les inciter à
    recycler sur leurs terres tous les « déchets » biodégradables y compris toutes les déjections animales et humaines, en couverture de sols, après une courte phase de compostage en tas pour bénéficier de la montée en température afin d’éviter tout risque lié aux germes pathogènes.
    Cela leur permettra de réduire leur besoins en arrosage, en limitant les pertes par évaporation et en augmentant le taux d’humus de leurs sols, et surtout de produire des fruits et légumes sains et savoureux pour une santé meilleure des consommateurs

  2. Intéressant!

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