Quels effets de la pilule contraceptive sur l’environnement ?
Plusieurs études ont montré l’inquiétante féminisation des poissons dans les rivières et les océans. La faute à la pilule ? Ce n’est pas si simple que cela.
La féminisation des poissons : les perturbateurs endocriniens en cause
En 2014, un groupe de scientifiques espagnols a étudié des groupes de mulets sur la côte basque. Entre 12 et 64 % des spécimens montraient des signes d’intersexualisation, comme la présence d’embryons d’ovules dans leurs testicules. Selon Miren P. Cajaraville, le directeur de la recherche, les résultats montrent qu’ « il existe des indicateurs biologiques clairs de la féminisation des poissons et ils confirment la corrélation existante entre la présence des polluants et le phénomène de féminisation ».
De même, le laboratoire d’écotoxicologie de l’Université du Havre constate une hausse de la féminisation des gardons depuis les quinze dernières années, et ce dans toutes les rivières françaises. La faute incombe aux perturbateurs endocriniens, qui modifient le fonctionnement reproductif normal des poissons.
Ces polluants se retrouvent aussi bien entendu dans les poissons que l’on mange, mais aussi dans l’eau du robinet et donc in fine dans notre corps.
La pilule seule mise en cause ?
Effectivement, la majorité des pilules contiennent un perturbateur endocrinien particulièrement nocif pour les milieux aquatiques : l’éthynilestradiol et le 17-alpha-éthinylestradiol. Il s’agit donc un composant à éviter dans les pilules, en privilégiant les pilules micro-dosées qui n’en contiennent pas.
Toutefois, la pilule n’est pas la seule mise en cause : de nombreuses hormones de synthèse contenues dans les médicaments sont également nocives : la fluoxétine contenue dans le Prozac inciterait par exemple certains poissons mâles à tuer les femelles. De même, les thérapies pour les femmes ménopausées contiennent vingt fois plus d’hormones que la pilule. Sans parler des traitements vétérinaires destinés aux animaux d’élevage, qui sont aussi très chargés en hormones et se retrouvent largement dans les milieux aquatiques.
Enfin, des perturbateurs endocriniens, comme le bisphénol-A, contenus dans les résidus de plastiques et de détergents, se retrouvent de plus en plus dans les rivières et les océans. Sans parler du glyphosate, perturbateur endocrinien contenu dans les résidus de pesticides…
La pilule contraceptive a donc bel et bien un impact sur les milieux aquatiques, mais c’est l’ensemble des polluants rejetés par la société qui est préoccupant pour notre santé et pour l’environnement !
Je vous invite à lire cet article qui nous éclaire sur ce sujet
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