Mangez des pommes… et les pesticides qui vont avec. Voilà en somme la conclusion de l’étude dévoilée par Greenpeace. L’ONG a fait tester 126 échantillons de pommes achetées dans 23 chaînes de supermarchés de 11 pays européens. Et les résultats ne sont pas vraiment appétissants.
Pommes : des pesticides qui respectent globalement les normes européennes
Commençons par les quelques « bonnes nouvelles » que l’on peut tirer de cette étude. Sur les 17 échantillons de pommes issus de l’agriculture biologique, aucun ne contenait de pesticides. C’est également le cas pour 18 des 109 autres échantillons testés, dont 6 (sur 13) en France. Il faut noter qu’aucune substance détectée ne dépassait les limites maximales de résidus autorisées pour les pommes sur le marché. Le reste des informations transmises par Greenpeace a de quoi inquiéter sur la chasse aux pesticides que les grandes enseignes devraient mener sur leurs produits.
Aucune information sur les risques liés aux cocktails de pesticides
L’ONG dévoile la liste des 39 ( !) pesticides ou métabolites trouvés, avec le détail magasin par magasin. Tous sont autorisés par l’Union européenne. Mais comme le souligne Greenpeace, « il existe des incertitudes et des imprécisions importantes quant aux différents risques potentiellement encourus ». L’ONG ajoute : « il est particulièrement préoccupant de constater que les données disponibles sont insuffisantes concernant les propriétés cancérigènes, mutagènes ou susceptibles d’induire une perturbation endocrinienne de nombreux pesticides détectés dans les pommes analysées. »
Même avertissement concernant le « cocktail » réalisé en mélangeant ces pesticides, comme c’est souvent le cas dans les lots étudiés : aucune information sur les risques environnementaux ou sur la santé n’est disponible. Ce qui met en évidence « les dysfonctionnements graves et persistants de la réglementation », souligne Greenpeace.
Pommes : les recommandations de Greenpeace
Comment réagir face à ces informations ? Pour Greenpeace, il faut abandonner le système agricole industriel, accro aux produits chimiques, et passer à une agriculture plus écologique, respectueuse de la nature et des produits. Cela passe par l’amélioration de la gestion des sols, l’adoption de méthodes antiparasitaires plus naturelles ou encore la diversification des systèmes agricoles.
Les États doivent aussi tout mettre en oeuvre pour suivre la directive européenne sur l’utilisation des pesticides selon laquelle des mesures concrètes doivent être prises pour réduire leur utilisation. Revoir la réglementation sur l’évaluation des risques liés aux pesticides paraît être aussi primordial au vu des chiffres et des conclusions de l’ONG.
Leclerc pointé du doigt en France
En France, les lots de pommes ont été achetés à Auchan, Carrefour, Casino, Intermarché, Super/Hyper U et Leclerc. Seule cette dernière enseigne a décidé de ne pas communiquer sur l’utilisation des pesticides, tandis que ses concurrents ont rempli un questionnaire concernant plusieurs de leurs produits, édité par Greenpeace. Leclerc, numéro 1 de la grande distribution en France, se retrouve ainsi à la dernière place de « la course zéro pesticide » lancée par Greenpeace.(1)
L’objectif de cette action ? Faire que les distributeurs s’engagent à vendre d’ici 2017 des pommes et des pommes de terre produites sans pesticides, notamment les plus dangereux pour les abeilles et la santé humaine. L’ONG a mis en ligne un formulaire pour permettre d’appeler Michel-Edouard Leclerc à faire la lumière sur les pratiques en vigueur dans ses enseignes.
Inquiétante la photo ci-dessus. En plus des pesticides ils ont certainement passé 2 couches de vernis vitrificateur sur les pommes.