Des perturbateurs endocriniens là où l’on n’en attend pas

Un récent article paru dans Le lanceur dénonce la présence de substances potentiellement à risque dans… le préservatif masculin !

Rédigé par Sonia C, le 14 Feb 2017, à 7 h 15 min
Des perturbateurs endocriniens là où l’on n’en attend pas
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Le magazine a fait tester un échantillon parmi les marques les plus utilisées en France et pourtant certifiées conformes aux exigences sanitaires. Problème : les analyses révèlent la trace de substances préoccupantes, tel le cyclotrisiloxane, ou encore les do-, penta- et octadécanes, des hydrocarbures toxiques, ainsi que des allergènes comme le latex. Or, on sait désormais l’impact de ces produits sur la santé et notamment sur la fertilité.

Le souci réside dans le manque de données quant aux constituants du préservatif. En effet, les marques qui fabriquent ces produits ne sont tenues qu’à justifier leur innocuité et leur biocompatibilité, sans besoin pour elles de se montrer exhaustives. Si dans son ensemble, le préservatif remplit ces conditions, il peut être mis sur le marché.

Se protéger avec un préservatif annihile les chances de procréation ?

Il faut tout d’abord relativiser en gardant à l’esprit le fait que le préservatif n’est porté que sur un laps de temps relativement court, qui contrebalance donc les risques d’intoxication qui se rencontrent lors de contacts prolongés et/ou récurrents. Néanmoins, les produits précédemment cités ont un fort potentiel de migration dans les tissus. Par principe de précaution, il serait donc prudent de se laver après en avoir fait usage(1).

Dans tous les cas, rappelons que le préservatif reste à l’heure actuelle le seul moyen efficace de protection contre les MST, qui continuent de causer d’innombrables victimes à travers le monde. Il serait donc totalement contre bénéfique de le bouder et de risquer sa vie et celle des autres, sous prétexte de craindre pour un danger somme toute, non évalué – et certainement assez mince – d’infertilité sur le long terme. D’autant que dans la plupart des cas, le préservatif est utilisé par des couples jeunes, ou lors de premières rencontres où la question d’un futur enfant ne se pose pas encore.

préservatif

Doit-on pour autant avoir des sueurs froides à chaque rapport ?

Ce serait dommage… Encore une fois, le rapport bénéfice/risque s’avère largement en faveur du port du préservatif. D’autant qu’il existe heureusement des marques qui mettent en avant l’absence de spermicides, ou de substances issues de la pétrochimie. Mais il est bon de tirer la sonnette d’alarme, en tant que « consommateur » pour inviter les industriels à améliorer la qualité de leurs produits, et, à l’avenir, à être un peu plus transparents sur les composants qui entrent dans leur fabrication.

Tout comme on est parvenu à faire supprimer le bisphénol A des biberons, on est en droit d’espérer une prochaine gamme de préservatifs sans perturbateurs endocriniens.

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Sonia C., passionnée de biologie et de nutrition, j’aime l’idée de rendre les sciences accessibles à tous sans pour autant en édulcorer les grands...

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