La Provence, un modèle pour la gestion de l’eau et l’irrigation

Rédigé par Jean-Marie, le 2 Apr 2012, à 18 h 23 min
La Provence, un modèle pour la gestion de l’eau et l’irrigation
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On a plus l’habitude d’associer la Provence au beau temps et à la sécheresse, aux olives et à la lavande plutôt qu’à des techniques d’irrigation. Pourtant, le modèle provençal de gestion des réseaux d’irrigation se distingue par son efficacité. Et par la préservation de la ressource en eau du territoire.

Les réseaux d’irrigation provençaux

Le modèle provençal de gestion des réseaux d’irrigation est un modèle collectif qui repose sur deux structures complémentaires, ASP (Associations syndicales de propriétaires) et SCP (Société du Canal de Provence).

En Provence-Alpes-Côte-d’Azur, au moins autant qu’ailleurs, la gestion de l’eau va devoir s’adapter au changement climatique. La politique de préservation des ressources en eau devient de plus en plus cruciale mais n’est pas un sujet nouveau pour les Provençaux. En effet le modèle provençal d’’irrigation agricole est une histoire très ancienne : les canaux héritiers des mouliniers irriguent depuis près de 700 ans de vastes territoires.

L’irrigation par les Associations Syndicales de Propriétaires (ASP)

Source Aigo 2012

L’irrigation a toujours été organisée de manière collective. Des propriétaires se regroupaient dans un intérêt commun pour amener et distribuer l’eau sur des périmètres de diverses tailles. Cette organisation se perpétue aujourd’hui, de manière efficace, via des Associations Syndicales de Propriétaires (ASP). Au nombre de 600, elles alimentent environ 180 000 hectares.

La Société du Canal de Provence (SCP)

Cette gestion collective a été renforcée dans la deuxième moitié du XXème siècle par la création de la Société du Canal de Provence (SCP) qui dessert environ 80 000 hectares.

  • Le réseau d’irrigation du canal de Provence comprend 70 km de canal principal, 140 km de galeries souterraines, 600 km de canalisations principales et 4400 km de canalisations.

Cette gestion collective reste adaptée aux enjeux de demain pour trois raisons :

  1. Elle assure un partage équitable de l’eau entre les usagers agricoles et non agricoles. En effet, en cas de sécheresse ou de diminution de la ressource en eau, les règles de fonctionnement des ASP et de la SCP permettent et légitiment ce partage. Si demain, des économies structurelles ou organisationnelles devaient s’opérer, les ASP et la SCP sauraient les réaliser ensemble.
  2. L’existence de ces ouvrages et structures collectifs a évité et évite la multiplication des prélèvements individuels encore aujourd’hui, ce qui permet, à une échelle plus large (bassin versant et nappe), une gestion globale de l’eau.
  3. Ces structures de gestion ont une utilité publique : les pouvoirs juridiques (servitudes) et financiers donnés par leur statut garantissent le bon entretien des ouvrages et le recouvrement des recettes d’investissement et de fonctionnement.

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Suite > Les volumes d’eau prélevés en Provence en baisse

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Jean-Marie Boucher est le fondateur de consoGlobe en 2005 avec le service de troc entre particuliers digitroc. Rapidement, il convertit ses proches et sa...

8 commentaires Donnez votre avis
  1. L’irrigation en Provence date, je dirais depuis toujours (voir Manon des Sources, le Château de ma Mère, etc, etc.
    Par contre, je n’arrive pas à comprendre que les anciennes mines des Houillères de Provence, aujourd’hui fermées, sont en train de se remplir d’eau, et malheureusement le surplus se jette dans la mer alors que l’on pourrait utilier cette eau pour nos propres besoins.
    J’ai cru entendre que tout aurait été possible avant la fermeture des mines pour récupérer cette eau qui est GASPILLEE.
    N’est-il pas possible de la récupérer enfin.
    Pendant cette période électorale où il est beaucoup question d’économie, n’y a-t-il pas quelqu’un qui puisse s’inquiéter de ce gaspillage!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

    • Cette eau n’est pas gaspillée puisqu’elle retourne dans un cours d’eau, elle n’est pas utilisée pour la consommation voilà ce qui fait dire qu’elle est gaspillée. Le problème est que nous utilisons de l’eau potabilisée pour n’importe quel usage,les WC, le lavage, faire du béton, surtout pour les particuliers les centrales ont souvent un forage, alors que l’eau rendue potable devrait être utilisée pour l’alimentation avant toute chose, mais il n’y a pas de double réseau eau potable et eau non traitée.. Nous nous heurtons aussi au industriels de l’eau qui voient d’un mauvais oeil l’utilisation de l’eau de récupération de pluie pour l’usage le lavage, des WC, et l’arrosage, parceque disent-ils ils sont tenus de retraiter cette eau qui n’a pas été payée en amont, c’est à dire qu’elle pas été taxée pour le retraitement.

  2. Question bete….pourquoi je dois faire attention à ma consommation d’eau prélevée dans la riviere et qui y retourne aprés traitement….moi bete…moi pas comprendre….

    • Je ne suis pas spécialiste, mais hormis la raison qu’on a toujours intérêt à faire attention à sa consommation (d’eau, d’électricité, ou de toute autre chose), en y réfléchissant je dirais sûrement parce que toute l’eau utilisée n’est pas forcément rejetée (elle est bue, utilisée pour arroser les plantes/cultures, remplir la piscine…), que ça coûte de retraiter l’eau, et que si tout le monde pompe l’eau de la rivière, il peut arriver un moment (souvent en plein été) où la quantité d’eau de la rivière devient trop faible pour les poissons (manque d’eau, eau trop chaude…)

    • Effectivement seule l’eau utilisée pour la consommation, cuisine, boisson, lavage, WC et une partie de l’industrie, est traitée, l’autre pour l’irrigation en tous genres repart dans la nature sans traitement soit par infiltration ou par évaporation. Mais aucune n’est perdue, l’eau infiltrée va aux nappes, l’évaporée se condense sous forme de nuages et retombe en pluie qui s’infiltre dans le sol.L’eau issue de l’irrigation est malheureusement assez souvent polluée par l’épandage de pesticides, d’engrais etcet par la même pollue les nappes rendant l’eau impropre à la consommation et nécessite donc un traitement.Schématiquement l’esu est en cycle frmé. Ce ue nous payons n’est pas l’eau, mais le captage, le transport, le traitement.

  3. Ou se trouve ce magnifique pont , merci.

    • Apparement il s’agit du Pont St Bénézet à Avignon communément appelé pont d’Avignon sur lequel on danse tous en rond.

  4. J’ai appris tout ça avec des amis qui se sont installés du côté de SALON DE PROVENCE, ils m’ont expliqué les canaux, leur régulation et j’ai été bluffée. Effectivement, on entend rarement parler de problèmes cruciaux de manque d’eau en Provence, contrairement à ce qui se passe à l’ouest de la France par exemple. Décidément, ces méridionaux ne sont pas aussi laxistes qu’on veut bien nous le dire … bravo à eux !!

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