Une économie sans carbone ? L’Union européenne pousse à juste titre en ce sens. Mais elle a un problème : les réseaux électriques européens commencent à se faire vieux et frisent le black out, la coupure d’électricité généralisée. Or vivre mieux, ce n’est ni vivre sur un continent où les coupures d’électricité se multiplieraient, ni vivre sur un continent pollué. La modernisation du réseau est donc urgente.
L’urgence de moderniser le réseau électrique européen
La consommation électrique européenne augmente
Le premier problème de nos réseaux, c’est que la consommation électrique européenne augmente et va continuer d’augmenter. Les réseaux doivent donc transporter toujours plus d’énergie. Certes, la crise économique provoque actuellement une stagnation de la consommation. Mais comme l’écrit une analyste du Royal Institute for International Relations :
Pour en savoir plus, n’hésitez pas à lire notre dossier (très) complet sur les défis de la transition énergétique.
La production électrique européenne utilise de plus en plus de renouvelables
L’autre défi que doivent relever les réseaux électriques européens est l’essor des énergies renouvelables. C’est une bonne chose en soi, mais ces énergies sont, pour certaines (solaire, éolien) intermittentes. Autrement dit, elles ne produisent de l’électricité que quand le soleil brille ou quand le vent souffle, ce qui n’arrive pas nécessairement quand on a besoin d’électricité.
Or, un réseau électrique a besoin d’être constamment à l’équilibre. Et ça n’est pas prêt de s’arrêter : la Commission européenne anticipe que, pour remplir son objectif d’une économie décarbonée à l’horizon 2050, il va falloir atteindre 40 %, voire 60 %, de l’énergie finale consommée dans l’UE produite par les énergies renouvelables, donc aussi la biomasse, la géothermie, l’énergie des océans et l’énergie hydraulique. Cela signifie toutefois 4 à 6 fois plus d’énergies renouvelables qu’aujourd’hui, en proportion et donc plus de variabilité sur le réseau.
Rassurez-vous, de nombreux pays – Espagne, Portugal, Danemark, Allemagne, notamment – ont montré leur capacité à gérer des taux de contribution des énergies renouvelables dans le mix électrique à des niveaux élevés, de 40 % voire plus.
Toutefois, l’optimisation du réseau au niveau européen, pas juste de pays isolés, est un gage d’efficacité énergétique… et donc d’efficacité économique. La vidéo de la European Climate Foundation à ce sujet est très pédagogique (mais en anglais).
Le réseau électrique européen doit devenir plus intelligent
Une partie de la solution : rendre le réseau électrique européen intelligent
Face à ces défis, il existe heureusement une solution : les réseaux dits « intelligents ». Qu’est ce qu’un réseau intelligent ?
La définition n’est pas simple : on en entend souvent parler, mais chacun semble avoir son avis. On les associe souvent avec les « compteurs intelligents ». Comme eux, un réseau intelligent est un réseau dans lequel les technologies de communication digitale permettent de mieux contrôler l’offre et la demande d’électricité et de communiquer entre lieux de production et de consommation de l’électricité.
L’information en temps réel sur les réseaux permise par les technologies de communication digitale permet ainsi aux opérateurs d’ajuster très finement la charge supportée par les différentes parties du réseau. Et donc de « lisser » les courbes et les pics de demande, pour mieux les mettre en adéquation avec les capacités de production.
Les gouvernements européens attendent de fait beaucoup des réseaux intelligents. Ils seraient, avec un changement du comportement des consommateurs, la clef d’une économie européenne décarbonée. Et on ne voit pas les choses en petit, à la Commission européenne : une économie décarbonée permettrait selon elle de remplir trois objectifs essentiels : le respect de l’environnement et des ressources, la sécurité d’approvisionnement, et la compétitivité et l’unicité du marché électrique européen.
Pour en savoir plus sur l’importance des réseaux intelligents :
Les réseaux électriques intelligents sont trop lentement déployés
Malgré les efforts de la Commission, les progrès réalisés à ce jour sont insuffisants. La Commission considère par exemple que le déploiement de compteurs intelligents est une première étape cruciale dans la mise en place d’un réseau intelligent. Mais même cette étape initiale n’est pas encore à la hauteur des attentes de la Commission.
La Commission déplore de plus que la plupart des projets restent de taille modeste, tandis que le montant total des projets déployés n’atteint que 3,15 milliards d’euros. Plusieurs facteurs expliquent cette lenteur :
- La standardisation est difficile à mettre en place.
- Tous les pays n’ont pas la même volonté politique. Au sein de l’UE, il s’avère cependant que les 15 plus anciens membres sont en avance sur les 13 membres les plus récents.
- La sécurité informatique doit être renforcée au vu de la recrudescence du nombre d’attaques digitales de ces dernières années.
- L’incertitude juridique entoure encore ces nouveaux réseaux à la frontière de plusieurs technologies.
Questions hautement techniques, mais leur impact sera direct dans notre quotidien. 2015 verra l’arrivée dans de nombreux foyers de compteurs intelligents et la progression croissante des énergies renouvelables dans le ‘mix’ énergétique s’impose.
Sources utilisées pour cet article :
- Le document « smart electricity grids : a very slow deployment in the eu » pour la citation du Royal Institue for International Relations
- La recommandation 2012/148/EU, publiée en 2012 au journal officiel de l’UE pour la définition de réseau intelligent
- Le document « EU energy roadmap 2050 – COM (2011) 112 final » pour le triple objectif écologie, sécurité, compétitivité de l’uE
- Le document « Smart Grid Projects Outlook 2014 » disponible sur le site du « Joint Research Center » (JRC) pour la liste des projets de réseaux intelligents et l’appréciation que l’UE en fait (notamment page 30).
- L’analyse de la European Climate Foundation, disponible sur le site www.roadmap2050.eu, y compris des résumés en français.
Vu l’augmentation des véhicules électriques, couplé avec la baisse de production d’électricité des sources carbone (charbon, gaze, diesel), quelle est la date estimé quand il n’y plus assez d’électricité? C’est pour bientôt no, surtout en hiver?
« Il est anticipé que la demande en énergie va augmenter dans le futur, en particulier à cause des nouveaux besoins en matière de transport et de chauffage. »
Quel crédit accorder à un rédacteur qui montre une aussi mauvaise maîtrise de la langue française ?
Cordialement.
Bonjour Christian, ce passage est une traduction du document en anglais du Royal Institute for International Relations. Comment l’auriez-vous formulé ?