Corentin de Chatelperron est le jeune capitaine du Nomade des mers, un catamaran parti en février dernier pour une expédition de trois ans autour du monde. Une aventure pas comme les autres : le catamaran, complètement autonome, part à la rencontre des développeurs des meilleures solutions de système D de notre planète.
L’ingénieur n’en est pas à sa première navigation autonome : en 2011, il rallie le Bangladesh à la France à bord du Tara Tari, premier bateau intégrant de la toile de jute, un matériau écologiquement exemplaire, dans sa composition. En 2013, il explore le golfe du Bengale avec le Gold of Bengal, un voilier 100 % fibres naturelles et 100 % autonome : il installe une serre, un dessalinisateur manuel, un réchaud à bois, et même deux poules !
Un ambassadeur des low-tech, inventions peu chères et écolos
Aujourd’hui, lui et son équipage sont partis pour une nouvelle aventure à bord du Nomade des Mers, un catamaran low-tech. La définition des low-tech pour Corentin ? « C’est l’inverse des high-tech, soit des technologies qui répondent aux besoins de base avec les moyens du bord. »
Le Nomade des Mers est un laboratoire des low-tech. Avant de partir, le bateau a travaillé avec plusieurs inventeurs pour tester des solutions d’autonomie. Il comporte divers systèmes de production d’électricité, dont une éolienne maison et un pédalier à électricité. Un dessalinisateur et un récupérateur d’eau de pluie servent à récupérer l’eau douce.
Herbes fraîches, vers et spiruline en auto-production
Un réchaud à économie d’énergie, qui consomme cinq fois moins d’énergie que la normale, est installé à bord. Il permettra de cuire les aliments produits sur le bateau : une serre en hydroponie produit des légumes verts et des herbes aromatiques. L’équipe a sélectionné les aliments les plus riches énergétiquement : un élevage de vers de farine a donc été embarqué, ainsi qu’une unité de production de spiruline.
Pour varier les plaisirs, quatre poules pondeuses ont également pris place à bord. En plus de leurs oeufs, leurs fientes servent également d’engrais pour les plantes et les vers de farine sont un mets de choix pour elles.
À la découverte des low-tech autour du monde
Le Nomade des Mers prévoit quinze escales la première année, pour aborder les low tech en Afrique, Amérique du Sud et en Asie : permaculture, biogaz, concentrateur solaire… L’objectif est de tester les low tech avec leurs inventeurs et de les embarquer sur le bateau en cas d’essai concluant, afin d’en améliorer l’autonomie.
Le bateau s’est déjà arrêté au Maroc pour tester un dessalinisateur d’eau de mer fabriqué avec de l’argile, et de charbon vert réalisé à partir de déchets végétaux. Il est à présent au Sénégal pour expérimenter une éolienne faite maison avec des matériaux de récupération.
Un laboratoire low tech pour tester et développer les idées
L’équipage est aidé par le Low Tech Lab, un laboratoire resté à terre qui centralise les low-tech et met à disposition des tutoriels pour pouvoir adapter librement ces technologies chez soi. On y trouve 50 challenges pour l’autonomie à bord d’un bateau ou de toute autre structure.
« Comment faire pousser nos plantes avec un minimum d’eau ? Comment transformer son savon ? Comment transformer les déchets plastique en carburant ? » Le site permet de répondre simplement à des besoins de base, avec des technologies bricolées.
Le Low Tech Lab vient d’ailleurs de gagner un prix à la Maker Faire de Paris avec leur vélo à smoothie, qui permet de mixer des fruits avec la force des mollets. Ou comment se régaler low-tech !
Bonjour,
bel article
j’ai moi même acheté une solution hydroponique installable à domicile. Cela s’appelle « Vegidair » (vegidair.co). Bon je n’ai pas fait le tour du monde en bateau 😉 mais l’autoalimentation m’intéresse car je pense que c’est l’avenir.
Belle journée à vous!
Jean Michel