10 chiffres qui donnent de l’espoir. Pendant que les lobbies du tout-fossile font de la résistance, les industries des énergies propres sont occupées à construire l’avenir, rapporte l’association WWF France, qui en livre les détails de 15 signaux prouvant que la transition énergétique est en marche.
Signal #1 – 90 % de la capacité électrique construite dans le monde en 2015 était d’origine renouvelable
Oui, vous avez bien lu : sur 10 électrons issus de nouvelles installations de production électrique dans le monde l’année passée, 9 le sont de sources renouvelables.
« L’énergie éolienne à elle seule représente plus de la moitié de cette nouvelle génération. Cette part des renouvelables a connu un développement exponentiel ces dernières années, passant de 50 % en 2014 à 90 % de la nouvelle électricité en 2015. Le point de bascule observé dans le déploiement des renouvelables autour de la COP21 doit être amplifié, particulièrement en remplaçant par des renouvelables les centrales à énergie fossile vieillissantes. »(2)
Signal #2 – le solaire bat des records de baisse des coûts
Le solaire coûte aujourd’hui 80 % moins cher qu’il y a 7 ans, et devrait coûter encore plus de moitié moins cher d’ici 2025. Les énergies fossiles ne peuvent en dire autant, les coûts d’exploration augmentant toujours plus, au-delà des fluctuations cycliques des prix des carburants. L’Agence Internationale de l’Energie prédit donc qu’en 2025, le solaire sera l’énergie la moins coûteuse qui soit. On est bien loin des temps où les experts de l’énergie ironisait sur les coûts rédhibitoires du solaire.
Signal #3 – On investit 2 fois plus dans les renouvelables que le charbon et le gaz
Et les investisseurs ne s’y trompent pas, rapporte le WWF : « Selon REN21, les investissements mondiaux totaux dans l’électricité et les carburants renouvelables ont atteint un nouveau record en 2015 avec $285,9 milliards USD* investis, soit une augmentation de 5 % par rapport à 2014 et un dépassement du record précédent (278,5 milliards USD en 2011). L’investissement mondial dans les capacités de génération d’électricité renouvelable est plus de deux fois supérieur aux 130 milliards USD alloués aux nouvelles capacités de production d’électricité par charbon et par gaz naturel. Parmi les principaux investissements, 161 milliards USD ont été investis dans les technologies solaires et 109 milliards USD dans l’éolien, marquant respectivement une hausse de 12 % et 4 % par rapport à 2014. Les plus grands investisseurs sont la Chine, les États-Unis, le Japon, le Royaume-Uni et l’Inde. »
Signal #4 – Certains jours, l’Allemagne est quasiment auto-suffisante en renouvelables
Il y a quelques semaines, le 8 mai 2016, l’Allemagne a satisfait 86 % de ses besoins en électricité grâce aux énergies renouvelables. On parle tout de même de la 3ème puissance économique mondiale… Que ceux qui ne veulent pas croire au sérieux des renouvelables lèvent la main !
« En 2015, les renouvelables ont représenté 31,6 % de la consommation domestique d’électricité en Allemagne. Le pays vise un minimum de 50 % de renouvelables dans ce secteur d’ici 2030 », rappelle le WWF.
Signal #5 – Vous voulez créer des emplois ? Pensez aux renouvelables
Le secteur des renouvelables a atteint 8,1 millions d’emplois en 2015, soit 5 % de plus que l’année précédente.
Signal #6 – 170 grandes entreprises internationales se sont inscrites dans la foulée de la COP21 sur une trajectoire de 2°C
Le WWF a initié l’initiative Science-Based Targets (SBT) avec le Pacte mondial de l’ONU, le World Resources Institute et CDP. Celle-ci invite les entreprises à aligner leurs objectifs de réduction d’émissions avec la science du climat et donc une trajectoire en dessous de 2°C. Les organisations partenaires prévoient que 2.000 entreprises adopteront de tels objectifs d’ici 2030. Au 1er août 2016, 176 grandes entreprises s’y étaient déjà engagées. « L’initiative vise également à relever les ambitions des entreprises et à les aider à poursuivre des solutions plus radicales face au changement climatique », annonce l’ONG.
Signal #7 – La Chine aurait déjà atteint son pic de consommation de charbon
C’est-à-dire qu’à partir de maintenant la consommation de charbon va, à l’avenir, baisser continuellement, après avoir cru fortement ces dernières décennies. Il y a du chemin à faire : la Chine est responsable aujourd’hui de la moitié de la consommation mondiale de charbon. Néanmoins, après deux années de baisse consécutive, ceci est un signe d’espoir significatif, car sans baisse de la consommation de charbon dans le monde, la lutte contre le changement climatique n’est pas possible.
Signal #8 – L’industrie du charbon appartient au passé
La production mondiale de charbon bat la retraite. Le WWF souligne : « Depuis 2010, deux projets sur trois de construction de centrales à charbon ont été mis en arrêt ou complètement abandonnés et le reste achevé. La chute de la consommation de charbon en Chine, en Europe et aux ÉtatsUnis au cours des dernières années combinée aux signes apparents du déclin du marché du charbon aura bientôt des impacts au niveau mondial, sur les émissions aussi bien que sur l’industrie. En 2016, le géant américain Peabody Energy, première entreprise charbonnière mondiale, a déposé le bilan. Au total, les charbonniers américains ayant déposé le bilan en 2016 ont perdu 30 milliards USD en valeur boursière depuis 2010. »
Signal #9 – Les énergies renouvelables battent les prévisions les plus optimistes des années passées
Il s’avère en effet que les projections des instituts les mieux informés effectués ces dernières années pour estimer la progression des énergies renouvelables ont été plus prudentes que leur développement réel, comme le montre le graphique ci-dessous.
Signal #10 – L’Afrique prend la voie de l’avenir : les renouvelables
Le solaire aide l’Afrique à se développer. Le WWF note ainsi que l’Afrique subsaharienne était le plus grand marché d’installations solaires domestiques hors réseau avec 1,37 million d’unités d’installations solaires domestiques hors réseau vendues en 2015. Mais il reste beaucoup à faire.
Le sens de l’Histoire est donc bien du côté des renouvelables. Le WWF conclut ainsi : « Les énergies renouvelables peuvent ainsi être vues comme des innovations disruptives disposant du potentiel nécessaire pour remplacer complètement les technologies établies sur les marchés existants ou les secteurs entiers de l’industrie. » Et c’est tant mieux.
Le rapport du WWF complet, incluant analyses et conclusions, peut être lu ici.
Ce boum des énergies renouvelables se ressent dans de nombreux pays,mais pas chez nous!