Union Européenne : 12 milliards d’euros levés pour un premier emprunt vert

Prévu pour arriver à échéance en février 2037, le premier emprunt obligataire vert de l’UE a séduit les investisseurs avec plus de 135 milliards d’euros d’ordres… Un record !

Rédigé par consoGlobe, le 23 Oct 2021, à 13 h 00 min
Union Européenne : 12 milliards d’euros levés pour un premier emprunt vert
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L’Union européenne va devenir le premier émetteur d’obligations vertes au monde. Elle a, dans ce cadre, réalisé un tout premier emprunt vert de 12 milliards d’euros. Ces obligations vertes, dont la France est le premier émetteur au monde, financent des projets en lien avec la transition écologique et le développement durable.

Quels sont les outils de la finance verte ?

Le principal outil de la finance verte est l’obligation verte, également connue sous le nom de green bond. Ce titre de dette est émis par une entité publique ou une entreprise auprès d’un ou plusieurs investisseurs pour lui permettre de financer des projets contribuant au développement durable. Ces green bonds fonctionnent de la même façon que les obligations classiques comme les versements d’intérêts ou les durées d’emprunt et ont quatre objectifs environnementaux :

  • La lutte contre le dérèglement climatique.
  • La protection de la biodiversité.
  • L’adaptation au changement climatique.
  • La réduction de la pollution de l’eau, du sol et de l’air.

En lien avec ce dernier point et afin de ne plus avoir de problème en cas d’épisode de pollution entraînant une régulation de la circulation, les entreprises peuvent, par exemple, emprunter pour passer à des véhicules utilitaires électriques.

« Le financement d’un ou plusieurs véhicule(s) de société s’effectue de différentes façons qui impliquent chacune plus ou moins de contraintes en fonction de votre structure » explique Partners Finances.

En voulant lever 250 milliards d’euros d’obligations vertes, Bruxelles assume de vouloir devenir le leader de la finance durable. Le premier emprunt impose déjà aux États membres de l’Union européenne de consacrer un minimum de 37 % de leurs plans nationaux de relance pour l’économie verte.

La finance, un acteur du développement durable © Mameraman

Les obligations vertes ne sont cependant pas les seuls outils de la finance verte, à l’exemple du marché du carbone. Ce dernier vise à allouer des « droits à polluer » pouvant être échangés sur un marché. Les différents acteurs ne souhaitant pas diminuer leurs émissions de gaz à effet de serre doivent donc acheter des droits supplémentaires.
Parmi les autres outils, on retrouve le bonus-malus écologique. Il concerne les voitures les plus polluantes et la taxe carbone, qui a pour objectif d’augmenter le coût des activités de gaz à effet de serre.

Favoriser les investissements respectueux de l’environnement

Au travers de la finance verte, l’Union Européenne favorise les investissements respectueux de l’environnement. L’idée est de créer un standard européen afin de permettre aux entreprises, institutions et autres investisseurs de trouver un cadre transparent et comparer de manière efficace les différents actifs.

La commission européenne a, en parallèle, un projet de « taxonomie ». Cette dernière a pour objectif d’évaluer et de certifier les investissements verts pour ensuite établir une classification des activités économiques.
La taxonomie définit une liste d’activités économiques à l’exemple du transport, ainsi qu’un seuil de performance. Celui-ci pourra être atteint si les entreprises respectent six objectifs environnementaux :

  • L’adaptation au changement climatique.
  • L’atténuation du changement climatique.
  • La transition vers une économie circulaire.
  • La prévention de la pollution.
  • La protection de la biodiversité et des écosystèmes.
  • L’utilisation durable des ressources et de l’eau.

En France, des mesures ont déjà été mises en place dans le cadre de la transition énergétique de 2015. Les investisseurs institutionnels sont désormais dans l’obligation d’être transparents sur l’intégration des critères ESG (Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance).
Des labels ont également été créés et les entreprises ont un cahier des charges précis à respecter si elles veulent pouvoir les obtenir.

Est-il possible d’investir dans la finance verte ?

Investir dans un projet durable et écoresponsable est une question qui prend de plus en plus de sens dans notre société. En 2018, deux tiers des épargnants français souhaitaient déjà placer leur argent de façon responsable.
Actuellement, il existe plusieurs manières d’investir dans la finance verte. Tout d’abord, l’Investissement Socialement Responsable (ISR). Il constitue un moyen d’investissement responsable pour les particuliers et garantit qu’un produit intègre des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance en plus de la question du rendement.

Il est également possible d’investir dans un projet immobilier écoresponsable. Les fonds d’investissement immobiliers restent nombreux à mettre en place une démarche environnementale tout en répondant aux normes de qualité du marché.

L’épargne solidaire, est le dernier moyen d’investir dans la finance verte et il en existe actuellement trois formes. Les produits proposés par les banques et compagnies d’assurances, au travers des comptes épargne ou des assurances-vie. Les fonds solidaires d’épargne salariale qui passent, quant à eux, par un Plan d’Épargne Entreprise. Le placement direct, enfin. Il est réalisé au profit d’entreprises solidaires qui agissent pour l’écologie.

Au travers de la finance verte, l’Union Européenne favorise les investissements respectueux de l’environnement © lovelyday12

En conclusion

La mobilisation en faveur d’une finance verte est aujourd’hui une réalité. Si elle reste encore trop méconnue du grand public, investisseurs et institutions y voient un nouveau moyen d’investir en alliant écologie et rendements. Mais la finance verte aura besoin d’être encadrée pour ne pas faire face à une explosion de phénomènes comme le greenwashing, qui vise à abuser des pratiques vertes à des fins mercantiles.

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