Au moins 164 défenseurs de l’environnement ont été tués dans le monde, selon un rapport de l’ONG Global Witness. Le plus souvent, il s’agit d’autochtones.
164 défenseurs de l’environnement tués dans le monde en 2018
Selon le bilan annuel de l’ONG Global Witness, publié mardi 30 juillet, au moins 164 défenseurs de l’environnement ont été tués en 2018(1).
Et le rapport est encore plus alarmant puisqu’il évoque aussi « d’innombrables » autres personnes réduites au silence via la violence, l’intimidation et l’utilisation ou le dévoiement de lois anti-manifestation. Leurs seuls crimes : se battre contre des projets miniers, forestiers ou agro-industriels.
Ce chiffre est toutefois en baisse par rapport à 2017, année la plus meurtrière avec 207 morts. D’après le rapport de Global Witness, le pays le plus dangereux est les Philippines, avec 30 meurtres comptabilisés. La Colombie et l’Inde suivent avec 24 et 23 morts recensés en 2018. Enfin, avec 16 meurtres confirmés, le Guatemala est de son côté le pays avec le plus de morts comparé au nombre d’habitants.
Le plus souvent, les personnes tuées sont des autochtones.
L’évènement le plus mortel rapporté par l’ONG en 2018 s’est déroulé dans le sud de l’Inde : 13 personnes ont été tuées après une manifestation contre une mine de cuivre.
Des investisseurs accusés de se dédouaner trop facilement
Pour rappel, le groupe d’experts de l’ONU sur le climat (Giec) doit publier la semaine du 5 août un rapport sur l’utilisation des terres, qui devrait souligner l’importance des peuples autochtones dans la protection de la nature.
De son côté, Global Witness en profite pour dénoncer également une « tendance inquiétante » à l’intimidation et l’emprisonnement des défenseurs de l’environnement.
Enfin, l’ONG pointe du doigt le rôle des investisseurs dans des projets controversés, et désigne même certaines entreprises accusées de faciliter les violations des droits. Le rapport estime que les multinationales liées à des confiscations de terres ne peuvent pas se contenter de « plaider l’ignorance ». Elles doivent « s’assurer de façon préventive que les terres dont elles profitent ont été louées légalement, avec le consentement des communautés qui y vivent depuis des générations. »
Illustration bannière : Un groupe de défenseurs de l’environnement -© DisobeyArt
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