Le scandale de la SPA de Pau : euthanasies massives et maltraitance

Animal Cross accuse la SPA de Pau d’avoir euthanasié 1.700 animaux domestiques et commis des actes de maltraitance, entre 2010 et 2013. L’association de défense des animaux s’est portée partie civile.

Rédigé par Séverine Bascot, le 11 May 2017, à 11 h 10 min
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Que s’est-il vraiment passé jusque fin mai 2014 à la SPA de Pau dans les Pyrénées-Atlantiques ? C’est ce que cherche à comprendre la chambre de discipline de l’ordre national des vétérinaires qui entendait hier la vétérinaire qui intervenait à l’époque dans cet établissement béarnais.

La SPA de Pau suspectée d’euthanasies « massives » d’animaux

Alertée par les salariés, l’association avait interpelé les pouvoirs publics dès mars 2014. Les gendarmes avaient alors fait la découverte macabre de treize cadavres de chats et deux de chiens dans des sacs entreposés dans un congélateur. Une plainte avait été déposée qui s’était traduite en juin 2016 par un simple rappel à la loi à l’égard de l’un des soigneurs.

Mais cette fois, Animal Cross a monté un lourd dossier grâce aux registres des entrées et des sorties de fourrière des animaux détenus par la SPA de Pau et des bêtes euthanasiées en 2013 : sur cette seule année, 410 animaux ont été tués, dont 152 chiens et 258 chats, soit près d’un tiers des 1.352 admis.

Entre 2010 et 2013, plus de 1.700 animaux adultes ont été tués à la SPA de Pau. En 2012 et 2013, années pour lesquelles nous avons le plus de détails, la moitié d’entre eux l’ont été avant le délai légal de dix jours. Alors que la SPA, qui faisait à la fois fourrière et refuge, devait être une nouvelle chance pour les animaux, elle était devenue l’antichambre de la mort pour nombre d’entre eux.
accuse Benoît Thomé, le président d'Animal Cross

 

Non-respect du délai légal

Le code rural stipule que les animaux recueillis en fourrière, qu’ils soient identifiés ou non, doivent être « gardés dans un délai franc de huit jours ouvrés« , soit dix jours au total. Si dans ces 8 jours, l’animal n’a pas été réclamé par son propriétaire, il endosse le statut d’animal « abandonné », et si le besoin en est, il peut être euthanasier.

Mais, selon Animal Cross, en 2013, 56 % des chiens et des chats ont été éliminé avant ce délai légal. L’analyse des registre permet aussi de comprendre qu’il en était de même en 2012. De plus, la nécessité d’euthanasier n’était pas prouvée, et le chenil possédait en outre de nombreuses places disponibles.

Lire aussi : Les animaux ne sont plus des biens meubles

Des méthodes d’euthanasie douteuses

Autre accusation appuyée par des témoignages : la SPA aurait utilisé de l’éther pour asphyxier les chiens et les chats. Or il s’agit d’un procédé interdit.

Suite à la plainte d’Animal Cross, une audience s’est tenue mercredi 10 mai à Bordeaux. La décision a été mise en délibéré au 17 mai. L’association s’est également constituée partie civile auprès du tribunal de grande instance de Pau.

Illustration bannière : Chiens à la SPA – © Celiafoto
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