L’ONU a publié un communiqué indiquant qu’en novembre, nous allons être 8 milliards d’êtres humains sur notre petite planète ! Une nouvelle qui montre les progrès en matière de santé, mais aussi les défis en termes de démographie.
8 milliards de personnes sur Terre : quels enjeux ?
Difficile de s’imaginer qu’il y a 70 ans à peine, nous étions 2,5 milliards… La population a crû massivement ces dernières décennies, même si elle a tendance à atteindre un plafond. Cette hausse est due à la baisse de la mortalité infantile, mais surtout de la hausse de l’espérance de vie : les humains meurent en général plus vieux qu’il y a 50 ans ! Et la tendance à la stabilisation est due à la baisse du taux de natalité dans la majorité des pays du globe. Cette hausse du nombre d’habitants sur Terre pose plusieurs questions.
Quel contrôle de la natalité ?
Aujourd’hui, de plus en plus de femmes ont accès à des outils de contrôle des naissances et peuvent choisir combien d’enfants elles souhaitent. Mais l’ONU estime qu’encore « environ 222 millions de femmes n’ont pas accès à la planification familiale »(1). Dans de nombreux pays, certaines femmes ne disposent pas de tous les droits en matière de contrôle des naissances ; l’avortement est encore interdit dans une vingtaine de pays, est l’accès à l’éducation sexuelle est parfois volontairement limité.
La question de la démographie se pose © Rawpixel.com
Le Fonds des Nations Unies pour la population estime que « la moitié de toutes les grossesses dans le monde ne sont pas planifiées et plus de la moitié d’entre elles se terminent par un avortement, quel que soit le contexte juridique ». Une situation estimée comme « un échec majeur des sociétés à garantir l’un des droits humains les plus fondamentaux, à savoir le droit de disposer de son corps ».
Avec une planification des naissances organisée, l’idée est que si l’on élève le nombre d’enfants que l’on souhaite, ils peuvent grandir dans de bonnes conditions matérielles et financières. Les objectifs des Nations Unies en matière de développement, notamment l’accès des enfants à une alimentation suffisante et à l’éducation, sans subir de violences ni de privations, sont encore loin d’être atteints, avec des taux d’extrême pauvreté encore importants. En 2022, estime l’ONG Oxfam, 860 millions de personnes vivent encore dans l’extrême pauvreté.
Comment faire face au vieillissement de la population ?
D’après l’ONU, en 2021, 60 % de la population vivait dans un pays où le « seuil de remplacement » (différence entre les naissances et les décès) était inférieur à 2,1 enfants par femme. Ce qui signifie que, dans ces pays, la population aura tendance à baisser dans les décennies qui viennent car la mortalité ne sera pas compensée par les naissances. La baisse de la fécondité est un phénomène généralisé surtout dans les pays industrialisés, avec des taux impressionnants comme au Japon (1, 36 enfants par femme en 2019).
Heureusement, dans la plupart des cas, l’immigration a tendance à compenser cette « perte d’habitants ». Toutefois, cela pose de véritables questions quant au vieillissement de la population. Qui assumera, financièrement et humainement, tous ces seniors si les jeunes générations sont moins nombreuses ? Une véritable problématique à laquelle sont confrontés les gouvernements des pays du Nord.
Faut-il faire des enfants dans un monde saturé ?
Michael Hermann, conseiller principal du Fonds des Nations Unies pour la Population, s’interroge néanmoins : « on a longtemps pensé qu’un taux de fécondité de 2,1 était idéal, mais qu’est-ce que cela signifie réellement ? » Peut-être que cet objectif ne doit pas forcément être atteint dans un monde aux ressources finies.
Des logements à perte de vue en Chine ©TJOGR
Si les chiffres varient, on estime que la planète dispose des ressources suffisantes pour accueillir 10 milliards d’êtres humains. Mais tout dépend quel mode de vie ces humains souhaitent adopter ! Pour atteindre l’American way of life, une voiture, une maison individuelle et de la viande à tous les repas, c’est bien plus qu’une planète qu’il faudrait pour nourrir tous ces habitants. Se pose ainsi la question de la sobriété pour que ces 8 milliards d’êtres humains puissent vivre dignement.
Certains considèrent qu’« avoir un enfant en moins est la meilleure manière de réduire son empreinte carbone ». Sans peut-être parler en des termes aussi délicats, on peut se poser la question, à l’heure où l’on souhaite avoir des enfants, du monde qu’on leur laissera dans les décennies à venir.
Entre renouvellement de la population, vieillissement accéléré, enjeux écologiques, les questions démographiques se posent aujourd’hui de façon cruciale. Mais ce qui est certain, c’est que toutes les femmes devraient pouvoir avoir choisir de façon éclairée si elles souhaitent avoir des enfants, et combien.
