Malaises, déshydratation, problèmes naturels, incendies, sécheresse… les fortes chaleurs, causées en grande partie par le réchauffement climatique, ont été au centre de toutes les inquiétudes durant l’été 2022, marqué entre autres par des records de températures et d’hectares brûlés par les incendies. L’inquiétude grandit, alors que les fortes chaleurs devraient devenir la nouvelle norme. Et elles présentent en plus un risque accru de suicides…
La chaleur augmenterait les suicides
La publication par des chercheurs de l’Inserm sur la revue American Journal of Epidemiology(1), le 22 août 2022, d’une étude analysant la relation entre les températures et les risques de décès ne peut qu’alimenter la crainte que les fortes chaleurs aient des effets de plus en plus néfastes sur les humains. Dans l’article, ils ont analysé le lien qu’il y avait entre les variations dans les décès, en fonction des causes, et les températures au moment de la mort.
Pourtant sur la période 1968-2016, l’analyse de ces données a mis en évidence une tendance : pour la quasi-totalité des 22 causes de décès prises en compte, le nombre augmentait dès lors que les températures dépassaient les 20 degrés ou qu’elles chutaient en dessous. C’est lorsqu’il fait 20 degrés que, semble-t-il, le risque de décès à court terme est le moins élevé. Mais les suicides semblent suivre une autre évolution.
Plus de suicides à mesure qu’il fait plus chaud
Les chercheurs ont réussi, en couplant les données, à remarquer que la mortalité par suicide augmente à mesure que la température augmente. Il y aurait donc plus de risques de suicide lorsqu’il fait plus chaud, ce qui ne présage rien de bon pour l’avenir. Les températures, à cause du réchauffement climatique, risquent de battre record sur record.
Consulter l’étude de l’Inserm sur l’impact des températures élevées à court terme sur toutes les grandes causes de décès, y compris les décès par suicide.
Il ne s’agit toutefois que d’une corrélation : il y a un lien, mais il n’est pas direct. Pour les chercheurs, qui estiment que de nouvelles études sont nécessaires, cela pourrait être lié à la baisse de sérotonine lors des fortes chaleurs, ou avoir une cause sociale comme la baisse des interactions et des liens.
Bonne nouvelle, néanmoins : il y aurait une tendance à la stabilisation concernant le nombre de décès et la hausse des températures : entre 1968 et 1984, le risque de décès était supérieur à la période 1985-2000. Durant la période 2001-2016, le risque n’aurait pas évolué.
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