Facile à transporter, ne nécessitant pas d’être chauffé, sain… le poke bowl cumule les avantages. Le poke bowl détrône la traditionnelle salade de riz dans les repas à emporter, et les kiosques à poke bowl se multiplient dans les grandes villes. Mais a-t-on bien réfléchi à son impact sur l’environnement ?
La recette originale du poke bowl
Le poke bowl est originaire d’Hawaï : en hawaien, poke signifie « morceau ». Il est traditionnellement un repas de retour de pêche, populaire, composé avec les ingrédients locaux : du poisson cru, du sel de mer, des noix locales et des algues.
D’Hawai, le poke a migré vers la côte californienne où il est devenu poke bowl dans les années 2010. Les Californiens l’ont transformé à leur sauce et on voit apparaître de l’avocat, du riz, de la sauce soja… La recette « originale » (californienne) du poke bowl n’a plus grand-chose à voir avec l’originale, et est donc composée de riz cuit, de poisson cru (généralement du saumon ou du thon rouge), d’avocats, de mangue et d’une sauce aux herbes pour faire mariner le poisson. On peut y ajouter des crudités. C’est délicieux, sain, oui mais voilà…
La liste des ingrédients du poke bowl californien est loin d’être saine pour la planète. Le saumon est l’un des poissons les plus gourmands en ressources naturelles (carnivore, il a besoin de beaucoup de poissons pour grandir), et en élevage, il est souvent bourré d’antibiotiques. Le thon rouge est une des espèces le plus menacées par la surpêche. La culture de l’avocat est très gourmande en eau et sa culture menace les territoires et les peuples des pays du Sud. La mangue doit faire des milliers de kilomètres (souvent en avion !) pour parvenir dans votre poke bowl parisien.
L’ensemble des ingrédients de notre poke bowl dit traditionnel laisse un goût amer dans la bouche et une addition écologique salée ! Heureusement, il est possible de réaliser un poke bowl version bas carbone.
Notre recette de poke bowl local et bas carbone
Remanions notre liste d’ingrédients et trouvons la meilleure alternative locale ! Pour un poke bowl écolo, pour 4 personnes, on prend :
- 250 g de riz. Oui, mais du riz bio de Camargue ;
- 500 g de poisson frais. Oui, mais du poisson issu de la pêche locale et durable : de la truite (pouvant être élevée en bio), du maquereau, du chinchard… Pour plus d’infos, consultez notre guide d’achat des poissons !
- Un ou 2 fruits jaunes de saison : pommes, poires, pêches, kakis, agrumes…
- 200 grammes de crudités de saison : chou rouge, carottes, fenouil, fèves…
- Une petite poignée d’herbes bio et locales : coriandre, persil, cébettes ;
- 2 cuillères à soupe d’huile d’olive et deux de sauce soja bio et locales (oui, ça existe, chez Biocoop par exemple !)
- Une cuillère à café de graines de coriandre ou de nigelle, pouvant être cultivées localement.
- Une pincée de piment. Oui, mais du piment d’Espelette, bien entendu !
- Facultatif : des algues bretonnes bio fraîches ou à saupoudrer ;
Préparez la marinade avec l’huile d’olive, la sauce soja, les graines, le piment, les herbes, les cébettes, et ajouter le poisson frais. Laisser reposer pendant au moins une heure.
Coupez vos fruits en lamelles et émincez finement les crudités. Faites cuire votre riz en fonction des indications du paquet. Vous pouvez choisir du riz demi-complet pour plus de nutriments, mais il sera plus long à cuire. Laissez le refroidir.
Dans de beaux bols, dressez votre poke bowl locavore : Le riz en dessous, puis les tranches de fruits et les crudités, et enfin le poisson mariné. Au moment de servir, ajoutez un peu de coriandre ciselée ou des algues à saupoudrer ; laissez de la sauce soja à disposition pour corriger l’assaisonnement.
En plus d’avoir un impact bien plus léger sur la planète, ce poke bowl local n’en sera que plus sain et plus vitaminé, car les produits seront bien plus frais, ayant parcouru moins de kilomètres. Et vous aurez contribué aux revenus des riziculteurs français, des aquaculteurs ou des pêcheurs de votre région et du maraîcher bio de votre village. Alors, cette recette de poke bowl bio et locale n’a-t-elle pas bien meilleur goût ?
Et s’il vous plaît, trouvez un nom « français ». Y’en a marre de tous ces noms anglophones. Notre langue est suffisament riche…
Je suis d’accord avec vous , ras le bol de l’utilisation de l’anglais alors que l’on peut utiliser des mots de notre belle langue FRANÇAISE .