L’inquiétante génération des ‘enfants d’intérieur’ : une jeunesse coupée de la nature

Aujourd’hui, de nombreux enfants passent la majeure partie de leur temps entre les murs de leur domicile. Cette « culture de la chambre » inquiète les experts qui soulignent les effets néfastes sur la santé physique et mentale de ces jeunes. Ce phénomène, exacerbé par la pandémie, reflète des choix de société impactant les plus jeunes.

Rédigé par Anton Kunin, le 14 Nov 2024, à 10 h 00 min
L’inquiétante génération des ‘enfants d’intérieur’ : une jeunesse coupée de la nature
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Le Haut Conseil de la famille s’inquiète d’une « amnésie environnementale » chez les enfants, qui grandissent loin de la nature. Des initiatives sont nécessaires pour leur redonner accès aux espaces naturels.

La ville devient de plus en plus inhospitalière pour les enfants

Confinés dans leurs chambres, les enfants d’aujourd’hui consacrent de plus en plus de temps aux écrans, souvent au détriment d’activités en plein air. Cette tendance est confirmée par le Haut Conseil de la Famille (HCFEA), qui alerte sur une « génération d’enfants d’intérieur ». Ce mode de vie sédentaire accroît les risques d’obésité, de stress et d’autres problèmes de santé. Avec la montée du sentiment d’insécurité, de nombreux parents préfèrent garder leurs enfants à la maison, perçue comme plus sûre que l’extérieur. Cependant, les experts rappellent que ce choix n’est pas sans conséquences : l’isolement limite les interactions sociales et le développement des compétences émotionnelles et physiques chez les jeunes.

Parallèlement, la ville devient de plus en plus inhospitalière pour les enfants, avec des espaces publics conçus majoritairement pour les adultes et un urbanisme peu adapté aux besoins des plus jeunes. Les trottoirs étroits, les interdictions de jeux et l’absence de verdure freinent les activités extérieures. Certains quartiers, particulièrement défavorisés, pâtissent également d’une offre réduite en activités de loisirs, les familles étant souvent contraintes financièrement. Cette situation limite l’autonomie des enfants, qui dépendent davantage de la voiture de leurs parents pour se déplacer.

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Lyon et Strasbourg, de bons exemples en matière d’aménagements urbains « à hauteur d’enfants »

Face à ce constat, le HCFEA propose différentes idées pour réintégrer les enfants dans l’espace public. L’idée des « rues aux écoles », qui limitent la circulation automobile aux abords des établissements scolaires, permettrait aux enfants de jouer en sécurité. Des villes telles que Lyon ou Strasbourg expérimentent également des aménagements « à hauteur d’enfants » et des « terrains d’aventure » pour encourager les jeux sans contrainte. Dans les zones rurales, des initiatives comme les « sentiers de nature » visent à restaurer des chemins anciens pour faciliter les déplacements à pied.

Pour répondre à cette problématique, le HCFEA appelle à une « ville verte du quart d’heure » où chaque enfant aurait accès à un espace naturel à quinze minutes de marche. Revaloriser les sorties scolaires et familiales, assouplir les normes entourant les activités en extérieur et sensibiliser les parents à l’importance de l’autonomie des enfants sont autant de leviers envisagés pour inverser cette tendance inquiétante.

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Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la...

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