Un moustique OGM a été créé afin d’endiguer une maladie tropicale : une fausse bonne idée ?
Un moyen de lutte contre les moustiques et donc la dengue ?
Parmi les maladies propagées par les moustiques, on trouve le paludisme bien entendu, mais aussi son petit frère, le « petit palu« , plus couramment appelé la dengue (prononcez « dingue« ).
Souvent appelée « grippe tropicale » dans le passé, elle est une infection virale courante des pays tropicaux, classique dans ces endroits (on parle d’endémie puisqu’elle est répandue localement).
La dengue est une affection fébrile généralisée due à un arbovirus. Ce type de maladie se transmet via des arthropodes suceurs de sang : les phlébotomes, les tiques et bien entendu les moustiques. Le virus de la dengue affecte le moustique Aedes aegypti, qui vit de jour et transmet sa maladie à l’être humain.
L’infection entraîne ensuite fatigue, nausées, vomissements, diarrhées, maux de tête, douleurs musculaire et articulaires et de la fièvre. Le patient est souvent guéri en une semaine mais la maladie nécessite parfois une hospitalisation et certaines formes hémorragiques ou avec syndrome de choc peuvent entraîner la mort, même si ces cas sont rares. Chaque année la maladie touche plus de 50 millions de personnes dans le monde.
Des mesures de prévention contre la dengue
Quoi qu’il en soit, la maladie est un fléau et il n’existe pas encore de traitement spécifique ni même de vaccins, toujours à l’étude. On traite à ce jour les symptômes pour faire baisser la fièvre et la douleur.
A titre personnel, on peut tenter d’éviter les moustiques avec des répulsifs ou des moustiquaires par exemple. Ajoutons à cela une prévention collective pas toujours évidente à prendre en charge : extermination des moustiques, suppression des eaux stagnantes, etc.
Un moustique exterminateur : les OGM contre les moustiques
La société britannique de biotechnologie Oxitec, issue de l’université d’Oxford, a imaginé un moustique de l’espèce Aedes aegypti, le fameux responsable de la dengue mais aussi du chikungunya. Il a été génétiquement modifié par insertion de deux gènes, donnant ainsi le mâle OX513A.
Une femelle sauvage va pouvoir être fécondée par le mâle OX513A. La femelle va donner naissance à des petits ayant un taux de survie de 3 %, survivant quelques jours contre un mois et donc incapables de se reproduire. L’objectif est à long terme de réduire la population.
Plusieurs pays ont souhaité étudier l’insecte, à l’image de la Malaisie, des îles Caïman ou de Panama. La Commission technique nationale de biosécurité du Brésil (CTNBio) a elle autorisé début avril 2014 la commercialisation du OX513A après des tests au sein du pays. Dans ce pays, on a enregistré rien qu’en 2013 presque un million et demi de malades, et 573 décès.
Au Brésil, on lâche donc chaque semaine 600.000 moustiques au nord-est du pays, près de Jacobina, qui compte 79.000 âmes. Les autorités locales financent ces essais, soutenus par le gouvernement. Le moustique est là reproduit par Moscamed. Afin de limiter les critiques et rester neutres, les expérimentateurs n’ont pas reçu d’argent d’Oxitec.
Limiter la population de moustiques
L’idée n’est d’ailleurs pas de supprimer toute la population sauvage d’Aeded aegypti, comme l’explique la biologiste Margareth Capurro, de l’université de São Paulo (USP) à un quotidien local. Il s’agit « de la réduire à un niveau inférieur à celui de la transmission de la maladie« . Faute de vaccin, on cherche à contrôler la population de moustiques.
Avez-vous pensez à l’impact que cela peut avoir sur les hirondelles, faudrait que les ornithologues puissent se pencher sur la question de la nourriture de ces fantastiques oiseaux ! et en faire une reportage…..ne risque-t-on pas de réduire considérablement la démographie de ce peuple animal et ou de le faire disparaître ?