Régime paléo, crudivorisme, respirianisme : 3 régimes dont il faut se méfier

Rédigé par Sonia C, le 26 Aug 2015, à 19 h 33 min
Régime paléo, crudivorisme, respirianisme : 3 régimes dont il faut se méfier
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En matière d’alimentation, la mode semble être à l’épuration. La traditionnelle bonne chère se voit damer le pion par tout un tas de tendances ternes. Mais chacun a ses arguments pour vous convaincre de bannir tel ou tel aliment de votre menu : meilleure santé, longévité, perte de poids durable et sans effet yoyo… Alors crudivorisme, régime paléo ou respirianisme : détox ou intox ?

Le crudivorisme

Tendance in, le crudivorisme, ou « alimentation vivante » vous incite à ne plus rien cuire. Le régime Seignalet est joliment présenté comme « hypotoxique », puisqu’il prône moins de cuisson, qui libérerait des composés toxiques. La cuisson au-delà de 40°C est bannie.

Le site crudivorisme.com promet ainsi, « instantanément », « une énergie absolument incroyable, il faut le vivre pour le réaliser pleinement », mais aussi « une meilleure digestion, un sommeil récupérateur, une meilleure concentration, une meilleure créativité, un grand calme intérieur ».

Certes, les bénéfices du cru sont, en général, de conserver vitamines et sels minéraux, de préserver la qualité des graisses, et d’être plus faciles à digérer. Il peut donc être sain de manger certains aliments crus.

régime paléo crudivorisme

Par ailleurs, une cuisson très forte, type grillade, peut à terme, si elle est pratiquée très fréquemment, augmenter les risques de développer certains cancers. L’Institution National du Cancer (INCA) recommande ainsi d’éviter de consommer de façon trop fréquente des aliments brûlés ou calcinés, type barbecues et posés directement sur une flamme, les cuissons douces, quant à elles ne représentent aucun danger (1).

Comme en tout, le dogmatisme ne doit pas mener à l’absurde

La cuisson est indispensable à certains aliments, car elle réduit, voire annule leur toxicité. C’est le cas par exemple des morilles, uniquement comestibles sous leur forme cuite. Le blanc d’oeuf, réputé pour la qualité de ses protéines – il sert d’ailleurs de référence en la matière pour les nutritionnistes – ne révèle son potentiel que cuit ! Cru, ses protéines ne sont digérées qu’à 50 %, tandis qu’une fois cuit, elles sont assimilées à plus de 90 %(2).

La cuisson permet aussi d’optimiser le potentiel de certains composés : c’est le cas du lycopène de la tomate, bien plus bénéfique lorsque ce fruit est cuit. (3).

D’autre part, consommer des aliments crus vous expose à des risques bactériologiques plus importants : salmonelle et listéria prolifèrent sur les fruits et légumes mal lavés, les produits laitiers non pasteurisés, les fromages au lait cru, les viandes peu cuites, les poissons fumés et crus, les coquillages crus ou encore graines germées(4). Pour les personnes âgées, immunodéprimées et les jeunes enfants, ces micro-organismes pathogènes peuvent même être mortels.

Le régime paléo : on ne s’amuse pas avec la nourriture

Le principe, là encore est assez simple : il suffirait de manger comme nos ancêtres pour être en bonne santé.

régime paléo

Le régime paléo : méfiez-vous des carences © iurri Shutterstock

Il s’agirait donc de supprimer :

  • Tous les produits céréaliers.
  • Toutes les légumineuses.
  • Tous les produits laitiers.
  • Tous les produits transformés ou en conserve.
  • Tous les légumes riches en amidon (pomme de terre, manioc, igname, etc.).
  • Les viandes grasses.
  • Les aliments salés.
  • Le sucre.
  • Les boissons gazeuses.

Mais que sait-on réellement du régime des hommes préhistoriques ? En voici quelques aspects, suivant l’évolution des hominidés :

  • Au Miocène (-7 millions d’années), les ancêtres de l’Homme semblent avoir été insectivores et végétariens, se nourrissant de feuilles, de racines, de tubercules.
  • L’apparition de la viande au menu semble dater du Pliocène, où l’Homme est d’abord charognard, avant de devenir chasseur.
  • Au Paléolithique inférieur, la viande devient la source essentielle de l’apport énergétique.
  • La cuisson apparaît il y a environ 40.000 ans.
  • Enfin, au Néolithique, le développement de l’agriculture et de l’élevage permet la diversification du régime avec la consommation de céréales et de produits laitiers(5).

Encore faudrait-il ne pas négliger le fait que leur espérance de vie ne dépassait guère 30 ans… Donc quel menu serait optimal pour notre patrimoine génétique ?

Les problèmes associés au régime paléo sont multiples

Il y a un risque de carences si on ne diversifie pas assez ses sources d’aliments, les céréales complètes étant totalement exclues, ainsi que les produits laitiers.

On prend le risque d’un effet yo-yo si l’on craque.

On risque aussi de fatiguer les reins si la consommation protéique est trop importante.

L’apothéose de l’absurde : le respirianisme

Respiranisme, inédie, pranisme, ou, tout simplement, abstinence de nourriture, voici une forme de régime particulièrement radicale, et absurde, puisqu’elle consiste à mimer la plante verte ! Effectivement, les respiranistes vous invitent à vous « nourrir de lumière », en vous alimentant exclusivement d’eau, d’énergie solaire et d’air, tout en psalmodiant des phrases sensées vous galvaniser.

régime paléo respirianisme

Si effectivement les végétaux chlorophylliens autotrophes ont cette capacité – en présence de lumière – de transformer les sels minéraux puisés dans le sol en composés organiques, nous sommes quant à nous incapables d’une telle prouesse. A charge de revanche, une plante n’est pas hétérotrophe : vous pouvez toujours tenter de donner un steak à votre philodendron, il dépérira rapidement. A noter tout de même que ce régime serait à l’origine de plusieurs morts – de faim, évidemment(6).

Conclusion : l’alimentation, c’est sérieux. Méfiez-vous des obsessions alimentaires, des régimes miracles, des discours tout faits, et consultez des spécialistes de la santé avant de vous lancer dans des régimes astreignants et restrictifs !

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Sonia C., passionnée de biologie et de nutrition, j’aime l’idée de rendre les sciences accessibles à tous sans pour autant en édulcorer les grands...

18 commentaires Donnez votre avis
  1. je mange que des fruits. Je ne bois plus d’eau. Je fais des jeûnes secs d’une semaine de temps en temps. Je suis en pleine forme. tests sanguins OK.
    Que chacun trouve ce qui lui convient en « expérimentant ». Il n’y a de vérités que de sujets.

  2. Du raz des pâquerettes au bas mot… Vous bannissez ce que nous avons de plus précieux, pauvre de vous…

  3. depuis que je ne mange que des endives et un grand verre d’eau puisée à la source, je vais mieux et n’ai plus de coliques. La malbouffe industrielle est la gangrène de la société. Seules les endives naturelles et la prière envers Dame Nature nous sauvera. Aimons la nature, nous sommes son fruit.

  4. Je m’étonne toujours du côté agressif des commentaires de certaines personnes, dont j’ai l’impression qu’elles survolent l’article pour ne retenir qu’un mot qu’elles accommodent à leur sauce pour mieux pouvoir crier haro sur le baudet. Ainsi, concernant le crudivorisme, il est mis en évidence certains atouts de la cuisson, où est le mal de dire le vrai? Et pour le régime paléo, à aucun moment – et je l’ai relu – il est dit qu’il ne s’agit que de manger de la viande.
    Alors, pourquoi ces excès/accès de méchanceté? Est-ce parce que, justement, les prôneurs de tels régimes se sentent tellement menacés, ou manquent de confiance, pour être aussi incisifs?
    Personnellement, je connais plein de gens végétariens et en aucun cas je ne les ai jamais entendu soutenir leur causes avec des propos aussi arbitraires et mordants! Si tel avait été le cas, ils ne conteraient plus aujourd’hui parmi mes amis…

    • Bien dit !

      Je suis personnellement végétarienne et je m’étonne souvent du ton pris par d’autres végétariens sur ce site. J’aurai un conseil à leur donner, et ça rejoint ce que vous dites : Arrêtez d’être aussi agressifs ! On a l’impression que vous êtes frustrés ! Du coup, il faut bien l’avouer, ça ne donne pas envie aux autres de devenir végétarien ou de suivre un des ces régimes 😉

      J’ai des amis qui mangent de la viande, je respecte leur choix et ces mêmes amis respectent mon choix d’être végétarienne. Certains ont même rejoint mon « idéologie » de vivre comme quoi 🙂

  5. Bonjour, je suis en l’absolu désaccord quand au régime paléo.C’est un ramassis d’inepties. Paléo ne veut pas dire « protéiné ».
    Paléo, c’est surtout les fruits et les légumes et aussi de la viande et du poisson.
    Paléo ne veut pas dire 100%, on peut faire cuire des aliments à vapeur douce, à l’eau ou bien sur le feu (pas trop fort).

    Je suis personnellement le régime paléo depuis 15 ans, avec juste quelques interruptions.

    Je suis en parfaite santé, je fais du sport (running, natation sportive, danse, musculation), me tension est normale, mes analyses biologiques et mon poids sont celles d’une femme de 20 ans.

    J’ai 63 ans. Je suis en une bien meilleure santé que la plupart des gens de mon âge.

    Or, je suis atteinte d’une maladie auto-immune potentiellement très invalidante. Cette maladie reste endormie, elle ne s’exprime pas. Le régime paléo ne lui en donne pas la possibilité.

    Voilà, c’est tout.

  6. bonjour à tous, cet article, est un tissu de conneries, non documentées. Les plus grands hygiénistes seraient furieux de lire un tel ramassis de conneries. Mangez un maximum de légumes et de fruits mûrs gorgés de vitamines et micronutriments bio est salvateur pour la santé, et donne une énergie phénoménale, par opposition à la bouffe de supermarché, bourrée d hormones, de pesticides de produits chimiques, totalement mortifère et cancérigène, je suis très en colère, de lire tout cela, et d ‘induire en erreurs de milliers de gens qui seront malades !!!! merci le labo qui est derrière tout cela.

    • Et vous, vous êtes d’une incommensurable impolitesse. On peut certes contester un article, mais rien n’empêche de le faire dans des propos dénués de tant d’agressivité. Ce n’est pas ainsi que vous convaincrez le plus grand nombre.
      Après m’être moi-même documenté sur ces régimes, et en avoir parlé à un ami nutritionniste (donc médecin!), il s’avère qu’ils peuvent induire à la longue et s’ils sont pratiqués sans suivi, des problèmes de type carence (et je n’inclue pas ici le respirianisme,qui selon moi ne devrait même pas paraître dans cet article).

    • revol

      Ton message est agressif, mais tellement plein de vérités.

      Il est vrai que cet article dit que ces 3 régimes sont des conneries, de façon polie bien sûr. Et quand quelqu’un affirme que c’est plutôt cet article qui est une connerie, alors là on crie au scandale!

      Je ne connais pas le régime paléo ni le respirianisme, mais le crudivorisme je connais! avec ce régime on pète la forme!

    • Heu… « conneries » pour vous, ça fait partie du registre du poli?

  7. Je suis déçue par l’extrémisme et les jugements gratuits de cet article. Vous êtes-vous documentée correctement sur ces régimes, les avez-vous testés ? Je me dirige de plus en plus vers le crudivorisme car c’est le seul qui a été capable de répondre à mes problèmes de santé. Il y a tellement de témoignages de gens qui ont amélioré leur santé voire sauvé leur vie avec ce régime que vous ne pouvez pas ramener vos arguments à 2 balles comme ça !!!
    Quant aux respiriens, ma mère a vu un film sur le sujet et elle a été épatée. Cette manière de vivre énerve le corps médical car ces gens n’ont aucune carence. Preuve que le rationalisme n’est pas tout. Je ne souhaite pas devenir respirienne pour ma part mais je respecte le choix de ces gens, et vous feriez bien d’en faire autant !!!

  8. Votre article sur le crudivorisme ne dit absolument rien sur ce régime. J’imagine que tout le monde mange des morilles tous les jours… J’étais omnivores avec un gros penchant pour la viande, il y a 3 ans. Je suis né par ailleurs avec de l’asthme, tous les jours de l’asthme. J’ai avalé des milliers de médicaments. Je suis devenu végétarien il y a 3 ans, puis rapidement devenu vegan. Maintenant je suis vegan à 50% crudivore. L’asthme a totalement disparu, ainsi que d’autres problèmes comme eczéma, fatigue, et toutes les maladies possibles comme angine, grippe ou tout ce que l’on peut rencontrer l’hiver. Ciao les maladies. Votre article est à côté de la plaque, tout en sachant que les crudivores sont en grande majorité végétaliens, donc à quoi parler d’oeufs? Propagande, influence, lobbying ? surement l’un d’eux.

    • merci de votre apport….. heureusement que les gens réagissent, c ‘est grave, un article aussi con

    • gérard,

      Oui, l’article dit que ces régimes sont des conneries, de façon polie. Donc ils n’utilisent pas le terme « connerie ». Mais plutôt « consommer des aliments crus vous expose à des risques bactériologiques », « Méfiez-vous des fixettes alimentaires, des régimes miracles, des discours tout faits », « L’apothéose de l’absurde ». Tous ces termes sont péjoratifs et sont destinés à effrayer le lecteur.

    • Xav,

      Tout est dit, bravo.

  9. De mon côté, c’est tout mon eczéma qui a disparu grâce au paléo. Je vivais avec depuis environ 20 ans (à toujours en avoir, jusqu’à des plaies ouvertes parfois, et devoir réagir seulement aux symptômes à bases de crêmes à la cortizone plutôt que la cause) et là depuis un an, plus rien. C’est une délivrance, croyez moi, après 20 ans de peines.

    Après, il ne faut pas non plus être tout « noir/blanc » comme trop de gens ont tendance à l’être aujourd’hui. On peut suivre le paléo ou bien le régime du Dr Seignalet, et faire de temps en temps un écart (une fois toutes les 3-4 semaines), y’a rien de fatal à ça.

    C’est une recommendation, une hygiène alimentaire qu’on peut suivre, mais on est pas obligé d’être dogmatique par rapport à ça. Et puis on mange beaucoup plus diversifié avec un régime paléo que sans : on sort de l’éternel « qu’est ce que je me fais ? Bon bah va pour des pâtes/pizza/burger/steak-frites (maison ou pas) » que beaucoup pratiquent. Sans compter que surtout, ça invite à écouter son corps, à regarder comment il réagit dans les jours après avoir (par dessein ou par mégarde) réintroduit un aliment qui n’était pas dans le régime. On est beaucoup plus conscient de soi, des réactions physiques et de comment on se sent.

    Et puis les deux régimes invitent très fortement à manger de saisons, alors on peut passer sur des paniers qui nous force à trouver de nouvelles recettes (la première fois qu’on se trouve face à une taupinambour, on se retrouve un peu bête mais c’est un beau défi).

  10. Le régime paleo m’a permis de vaincre une acnée kystique. de plus, je n’ai plus de problème de fatigue chronique (je passais mon temps à dormir à 24 ans…) Depuis que je mange paleo je vais bcp bcp mieux, je revis. J’incorpore énormément d’aliments crus à mon régime et j’évite de manger trop de viande.

    Voilà pour mon expérience personnelle.

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