Certains parents découvrent qu’ils sont surdoués après le diagnostic de leur enfant. Une situation parfois difficile à gérer mais qui permet à certaines familles d’avancer.
Précocité intellectuelle : de génération en génération
« Mon grand père était précoce, ma mère aussi. Et Yves, le père de mes enfants l’est aussi. Je le suis également. (…) Alors je dois dire que je n’étais pas trop étonnée quand mes deux garçons se sont révélés à haut potentiel », sourit Anne-Marie , 52 ans, mère de deux grands enfants précoces. Une histoire étonnante qui n’a rien d’une coïncidence.
Le haut potentiel, qui correspond à un Quotient intellectuel (QI) supérieur à 130, est une « question de génétique et d’environnement », explique Caroline Everaere, neuropsychologue au cabinet Arc-en-ciel de Marcq-en-Baroeul (Nord).
Pour Jeanne aussi, 32 ans et mère de deux petits garçons surdoués, la précocité, c’est une histoire de famille. C’est elle qui a passé les tests en premier à la suite d’une évaluation de compétences pour son travail. Lorsque l’institutrice de son fils lui explique qu’il « ne veut pas faire ce qu’on lui demande », elle se questionne. Après avoir observé son comportement, elle décide de le faire diagnostiquer. Ses deux garçons se révèlent précoces.
Jeanne repère ensuite des hauts potentiels dans sa famille. Mais ça reste un peu « tabou ». Puis… son mari : « Il s’est petit à petit reconnu dans les caractéristiques intellectuelles de nos enfants. S’il ne voulait pas en entendre parler au départ, il a ensuite fait un test pour mettre des mots sur une ‘différence’ qu’il sentait lui aussi depuis longtemps. »
« C’est de notre faute ? »
La précocité intellectuelle correspond à un rapport différent au monde. Elle s’illustre, entre autres, par un cerveau qui fonctionne plus vite et une grande sensibilité. Certains enfants vivent très mal leur différence. Leur comportement peut affecter leurs relations avec les autres.
Un des fils de Anne-Marie était dépressif avant de se faire diagnostiquer. Ce mal-être chez l’enfant peut mettre les parents dans une posture difficile : « Dans ce cas-là, il y a une certaine culpabilité au départ. C’est pour cela qu’il faut aussi accompagner les parents parfois, affirme Caroline Everaere. Être précoce, c’est une chance, non sans difficultés mais c’est une chance. Les parents demandent : « Est ce que c’est de notre faute ? ».
Anne-Marie ne l’a pas pris comme sa faute mais comme sa chance. Elle a suivi une formation professionnelle qui lui a permis de mieux se connaître. Cette introspection l’a aidée à « trouver des outils pour elle et ses enfants ». D’abord en tant que personnes précoces mais aussi en tant que famille : « On a appris à se parler, à se dire les choses sans se faire de mal, pour mieux se comprendre ».
S’adapter au monde
La communication instaurée, Anne-Marie évoque avec ses fils la « capacité de s’adapter au monde tout en restant simple », c’est-à-dire accepter de faire des choses qui paraissent absurdes tout en étant soi-même. Elle ajoute : « C’est quoi le bonheur ? C’est de se lever tous les matins avec la banane parce que l’on fait quelque chose que l’on aime. »
Mais discuter de la précocité, souvent assimilée à une intelligence supérieure traduite par des bonnes notes à l’école, reste parfois difficile. Pour Jeanne, le regard des autres et surtout le manque de compréhension sont un poids : « Au début il était facile d’évoquer la précocité des enfants et la mienne. Dans ma naïveté, j’en parlais simplement. Les gens disaient que je me la racontais. Quand j’ai appris cela j’ai été vraiment touchée. »
Bonjour,
cela se passe comme cela effectivement et quelles solutions avez vous trouver pour assumer vos différences et aider vos enfants.