Le tabac à sucer commercialisé en Suède et en Norvège est plus consommé que la cigarette, d’après une étude de l’institut norvégien de statistique. Problème, une dose de « snus » correspond à trois cigarettes en teneur de nicotine équivalente.
Préféré aux cigarettes, le « snus » contient plus de substances nocives
Selon des chiffres officiels publiés jeudi 18 janvier 2018, les Norvégiens sont désormais plus nombreux à consommer quotidiennement du « snus », un tabac à sucer spécifique à la Scandinavie, que des cigarettes. Les statistiques risquent de relancer le débat sur les effets de ce tabac, interdit à la vente dans l’UE à l’exception de la Suède, sur la santé.
Selon l’institut norvégien de statistique SSB, 12 % des Norvégiens consommaient quotidiennement du « snus » en 2017, une proportion pour la première fois plus élevée que celle des fumeurs quotidiens (11 %).
Le snus ressemble à une pâte humide contenue dans des sachets similaires à des sachets de thé. Coincé sous la lèvre supérieure, telle la chique, il déploie ses substances directement contre les muqueuses de la bouche.
S’il est très à la mode dans les milieux sportifs, le snus est également consommé de manière plus globale pour ses effets à la fois relaxants et énergisants, d’une durée de vingt minutes environ. Mais le snus peut contenir jusqu’à 30 substances cancérigènes. À long terme, sa consommation peut notamment entraîner des problèmes cardiovasculaires.
De plus, il est aussi particulièrement addictif : une dose de snus correspond à trois cigarettes pour une teneur de nicotine équivalente. Certaines substances qu’il contient augmentent les risques de cancers (pancréas, bouche, gorge, oesophage), sans parler des lésions buccales, gingivales et dentaires.
La désaffection de la cigarette a profité à la consommation de « snus »
La Norvège a adopté une politique ambitieuse visant à réduire le tabagisme. Elle a ainsi été l’un des premiers pays au monde à interdire la cigarette dans les lieux publics, dès juin 2004. En outre, le prix des cigarettes y est élevé (environ 11 euros le paquet) et le paquet est neutre depuis l’an dernier. En 2007, la proportion de fumeurs quotidiens était encore de 22 % mais elle a été divisée par deux en dix ans, une désaffection qui a profité au « snus ». En 2016, 12 % des Norvégiens fumaient quotidiennement et 10 % utilisaient du « snus ».
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Ainsi, en voulant bien faire, la Norvège a peut-être poussé les fumeurs à consommer plus de nicotine (et autres substances plus nocives) pour moins cher. C’est ce que confirme Joachim Wettergreen, un conseiller de SSB, dans un communiqué : « En dépit du recul du tabagisme quotidien, la proportion totale de la population qui consomme des produits liés au tabac a augmenté ».
Après avoir en partie gagné leur combat contre la cigarette, les autorités norvégiennes tentent à présent d’enrayer la consommation de tabac à sucer. Et la justice semble être un soutien de poids puisqu’en novembre 2017, l’État a gagné un procès à Oslo contre le producteur Swedish Match qui protestait contre l’application de la règle du paquet neutre au « snus ». Le groupe suédois a fait appel.
Illustration bannière : Snus © bildfokus.se
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Bonjour les cancers de la cavité buccale et cela dès l’age de 20 ans.