Les uns veulent défendre l’environnement et la planète, les autres s’investir auprès des malades ou des personnes âgées : les débats ont fait rage, entre élèves du collège Javouhey à Brest, avant que chaque classe s’accorde sur une thématique commune, déclinée ensuite en projets. « Chaque classe a le sien, ça peut être très varié : du film à message sur la préservation de l’environnement, réalisé avec l’association Bretagne vivante, jusqu’à la collecte de déchets au profit de l’association Arche de Noé, en passant par un cross au profit de l’association Vaincre la Mucoviscidose, des collectes de jeux et visites aux enfants d’un hôpital avec Les Blouses Roses ou… une mémorable partie de cartes avec les résidents d’un Ephad, pour un projet intergénérationnel ! » explique Marie Geoffroy, directrice adjointe de l’établissement, qui organise cette action de citoyenneté à l’école pour la deuxième fois, après une pause l’année dernière pour cause de confinement.
Projet Imagine – Les élèves au centre de l’action
À la rentrée en début d’année 2021, les 150 élèves du petit collège vont pouvoir passer à l’action : après la phase débats autour de l’action à mener, on entre dans celle de la réalisation, sous la houlette de l’équipe enseignante mais aussi des responsables de la vie scolaire ou du personnel d’entretien.
Tous sont mis à contribution, toute l’année. « Cela devient le fil rouge de l’établissement, des premières heures de cours jusqu’à la remise des Trophées ! », explique la directrice adjointe.
L’idée de s’engager dans cette action lui est venue après avoir assisté à une conférence de Frédérique Bedos, fondatrice du Projet Imagine (cf encadré). « J’ai été fortement intéressée par l’esprit et la dynamique de cette association, qui met les élèves au centre : ce sont eux qui choisissent la cause qu’ils veulent soutenir, qui contactent les acteurs locaux pour avoir les soutiens, les autorisations, les sponsors… »
Le projet Imagine
Fondée en 2010 par la journaliste Frédérique Bedos, l’ONG d’information Le Projet Imagine vise à « créer un mouvement d’engagement citoyen en faveur d’une société plus inclusive et durable ».
Il propose notamment aux enseignants de sensibiliser leurs élèves, de la maternelle à la terminale, à l’action citoyenne : les établissements ont jusqu’à fin novembre pour s’inscrire, puis reçoivent un « Kit inspiration » permettant d’animer cinq séances de 55 minutes autour de jeux d’introspection, de réflexion, de reconnaissance des autres.
À partir du collège, le Kit Action (4 séances de 55 minutes) permet à la classe de construire un projet collectif, à l’aide de supports méthodologiques et en partenariat avec les acteurs associatifs locaux.En 2020, malgré une interruption précoce due à la crise sanitaire, 1.400 élèves ont suivi ce Projet Imagine qui espère « faire émerger dans les classes un esprit qui regarde vers le futur avec confiance et audace ».
Les vertus du “travailler ensemble”
Pour certains enseignants, ce lâcher-prise n’a pas toujours été simple : « L’association nous a accompagné, on a eu plusieurs réunions pour bien expliquer aux profs en quoi il était important de laisser les élèves mener le projet tout en les accompagnant au mieux. C’est eux de A à Z, quand ça marche… et quand ça ne marche pas : ils peuvent rencontrer des obstacles, des refus, mais cela aussi, c’est formateur ! »
Elle rit de repenser à un petit sixième appelant des élus pour soutenir son projet, en zappant totalement les formules de politesse et de présentation. « Cela leur apprend beaucoup, en sortant du cadre purement scolaire. Non seulement on peut se servir des projets comme supports pédagogiques dans presque toutes les matières, mais ce travail commun leur montre les vertus de la cohésion, du ‘travailler ensemble’ pour mieux avancer. D’ailleurs, depuis qu’on est engagés dans le projet, on n’a quasiment plus aucun problème de discipline ! »
C’est aussi l’occasion de récompenser tous ceux qui s’engagent : la remise des Trophées est très importante aux yeux des élèves. « Tous éprouvent une grande fierté d’avoir réussi cela, seuls, et d’être reconnus, non pas scolairement mais humainement, devant les enseignants, les parents, les acteurs locaux. Et pour une fois, les ‘bons élèves’ ne sont pas seuls à monter sur le podium » !
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