C’est la fin d’un feuilleton qui oppose la Préfecture de Seine-Maritime aux associations de défense des animaux depuis quasiment un an… et ce sont ces dernières qui ont eu gain de cause. L’arrêté préfectoral de juillet 2020 autorisant l’abattage de 1.430 renards a été définitivement annulé par le tribunal administratif de Rouen. Retour sur l’affaire.
Un arrêté préfectoral de juillet 2020 attaqué par les associations
Lorsque la Préfecture de Seine-Maritime, en juillet 2020, autorisait par arrêté préfectoral l’abattage de 1.430 renards dans le département par des lieutenants de louveterie, les associations de défense des animaux montaient au créneau. Alors que la justification de cette décision d’abattre les renards était liée, selon la préfecture, à une augmentation de la population de renards dans le département, les associations ont attaqué l’arrêté en justice.
Selon ces dernières, chiffres à l’appui, il n’y a pas eu d’augmentation significative du nombre de renards à cause de l’arrêt des activités de chasse à la suite de la pandémie de Covid-19 et des mesures sanitaires. Et les arguments présentés par l’administration concernant les maladies ou encore les dégâts à la faune, liés aux renards, n’étaient pas suffisamment étayés ou justifiés.
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Une première suspension, puis l’annulation pure et simple
Face aux arguments des associations de défense des animaux, l’arrêté préfectoral avait été suspendu en septembre 2020, ce qui de fait interdisait la chasse des renards prévus par l’arrêté, avant une décision sur le fond que devait trancher le tribunal administratif de Rouen. Cette décision est tombée le 25 juin 2021.
Comme dans la Somme en début de mois, le tribunal annule tout simplement l’arrêté, estimant que le nombre de renards par kilomètre carré dans le département est « inférieur à la moyenne nationale », que les arguments sanitaires concernant l’échinococcose alvéolaire ou encore la gale sarcoptique ne sont pas justifiés et même qu’il n’est « pas établi ni même allégué en défense par l’administration, laquelle se borne à évoquer le cas de la perdrix grise, que le renard exercerait une prédation sur les autres petits gibiers du département ».
Une nouvelle belle victoire pour les associations et les citoyens mobilisés, mais il reste encore du chemin à parcourir pour réhabiliter le renard en France !
Illustration bannière : Le tribunal administratif de Rouen a suspendu l’arrêté préfectoral autorisant l’abattage de 1430 renards en Seine-Maritime. – © Rafal Szozda
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