L’accident pétrolier a été relaté par deux salariés du site d’Onal de la société Maurel & Prom, au Gabon. Sans eux, il aurait été difficile de savoir ce qui s’est réellement passé et de connaître les dommages sur les habitants et l’environnement.
Que s’est-il passé sur le site d’Onal au Gabon ?
Dans la nuit du 15 au 16 décembre 2017, du pétrole brut s’est déversé dans la rivière et dans le lac Ezanga, dans l’Est du Gabon à près de 150 kilomètres de Libreville, la capitale. En cause, un problème mécanique. Pendant trois heures, le pétrole a « débordé du réceptacle qui se trouve sous la pompe » explique Henri M., l’un des salariés.
Juste après la ronde de minuit, le joint de cette pompe de gavage s’est cassé. « C’est un problème d’ordre mécanique. Mais personne n’était là quand ça s’est produit. » ajoute Henri M. Jusqu’à trois heures du matin, heure de la ronde suivante où les salariés ont réalisé qu’il y avait un problème, le pétrole a rejoint les canalisations prévues initialement pour conduire les eaux des pluies jusqu’à la rivière.
Des galets d’hydrocarbures et des poissons morts
Dans la région, les habitants vivent essentiellement de la pêche, de la chasse, boivent et se lavent dans la rivière. Problème, depuis cet accident qui a touché ce cours d’eau et le lac Ezanga, on retrouve des poissons morts sur plusieurs kilomètres. Un autre salarié, Éric N., explique que depuis un mois et demi, il ne mange plus d’animaux chassés à proximité, de peur qu’ils n’aient ingéré des galets d’hydrocarbure ou bu de l’eau polluée.
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Maurel & Prom a installé des barrages flottants (peu efficaces en période de fortes pluies), a embauché plusieurs habitants pour nettoyer les rives et la rivière, mais ne reconnaît pas la pollution du lac : « il y a eu des galettes de brut sur 3,5 km environ, sachant que le lac d’Ezanga se trouve à 7 km de notre site. Le brut n’est donc pas arrivé jusqu’au lac et aucun poisson n’est mort. » Pour le moment, aucun dédommagement matériel et financier des habitants n’a été envisagé.
Illustration bannière : L’usine aurait déversé des produits toxiques dans le lac © Lux Blue
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