Accord Mercosur : les raisons de la colère

Qu’implique exactement le projet d’accord avec les pays du Mercosur que certains pays de l’Union Européenne souhaitent signer ?

Rédigé par Paul Malo, le 19 Nov 2024, à 9 h 47 min
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La colère des agriculteurs se ranime partout en France. En cause l’accord UE-Mercosur. Mais quels en sont les dangers ?

99.000 tonnes de boeuf importées

D’un côté l’Union Européenne et l’Allemagne, de l’autre la France : il semble que, sur le projet d’accord de libre-échange avec le Mercosur, les intérêts divergent. Le chancelier allemand Olaf Scholz appelle à le finaliser sans attendre, après plus de deux décennies de négociations. Mais l’industrie allemande en sortirait sans doute gagnante, de même que l’Espagne. Côté Français, Emmanuel Macron vient de rappeler depuis Buenos Aires qu’il ne signerait pas cet accord, mais l’Union Européenne peut sans doute faire sans la France.

Quelles sont les raisons de la colère des agriculteurs ? En premier lieu, si l’accord était signé, 99.000 tonnes de boeuf des pays du Mercosur pourraient entrer dans l’Union Européenne. Une viande dont les conditions d’élevage et les traitement reçus pourraient bien ne pas correspondre aux critères imposés aux agriculteurs européens. Ce traité de libre-échange prévoit de supprimer plus de 90 % des droits de douane pour les produits venant des deux continents, notamment pour 60.000 tonnes de riz.

De petits volumes, mais pas anodins

De leur côté, les pays du Mercosur lèveraient les droits de douane sur les voitures, les vêtements ainsi que sur les fruits frais venus des pays européens. Une baisse pouvant représenter un différentiel conséquent, de 27 à 35 %. Les produits importés sans droits de douane du Mercosur comprendraient également 25 000 tonnes de viande porcine,180000 tonnes de volailles (1,4 %), et 190000 tonnes de sucre. Mais avec des coûts de production différents et des normes sanitaires et environnementales qui nécessiteraient des clauses miroirs afin de respecter les normes strictes de l’Union en matière de sécurité alimentaire.

De son côté, la Commission Européenne estime qu’il ne s’agit que de « petits volumes », comparé à ce que l’Union produit annuellement. Ainsi les importations de boeuf représenteraient 1,6 % de la production européenne, 1,2 % du sucre, 1,4 % de volaille et seulement 0,1 % de la viande porcine produite. Pour autant, même si les volumes concernés sont faibles par rapport à la production européenne, ils peuvent tout de même ébranler des filières, notamment dans l’Hexagone.

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