Il existe de nombreuses conséquences méconnues du changement climatique. Parmi elles, l’acidification des océans. Elle atteint de tels niveaux qu’elle ronge la carapace des crabes, pourtant plutôt solide.
Sous l’effet du CO2, les carapaces des crabes se décomposent
De prime abord, le lien entre le niveau de CO2 dans l’atmosphère et la santé des crabes peut ne pas être évident. Mais il existe bien, comme en atteste une étude financée par l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (Noaa)(1). En effet, les crabes, qui passent la plupart de leur temps sous l’eau, subissent bien l’impact de la pollution de l’air puisque le CO2 pénètre de façon plus massive dans l’océan.
Au cours de cette étude, les chercheurs ont récupéré des larves de crabes dormeurs (Metacarcinus magister) sur la côte ouest des États-Unis. La dissolution est apparente sur la carapace, les membres et sur les parties calcifiées qui entourent les mécanorécepteurs (ou canaux neuronaux). La dissolution de la carapace était la plus importante chez les crabes qui ont passé un mois non loin du littoral. Un mois suffit en effet à provoquer une dissolution à même de déstabiliser les mécanorécepteurs, ce qui a pour conséquences de perturber leur fonction sensorielle et altérer le comportement des crabes.
Les crabes sont aujourd’hui de taille plus petite
Autre conséquence de cette dissolution des carapaces : les larves sont aujourd’hui moins longues. En effet, elles dépensent de l’énergie pour produire davantage de calcium afin de remédier à cette dissolution précipitée par les facteurs extérieurs, et n’en ont donc pas assez pour alimenter leur croissance.
Si les milieux aquatiques à proximité du littoral (<200 mètres) sont si nuisibles aux larves de crabes, c’est que leur rythme d’acidification est plus important qu’ailleurs dans l’océan… où le pH a déjà diminué de 0,1 point par rapport à sa valeur de 1750.
Illustration bannière : Crabe en danger – © NH
A lire absolument