Si ces dispositions font leur chemin dans la loi, à l’avenir nous pourrons nous retrouver avec des poignées de portes, des sommiers et même des casseroles fabriquées à partir de cet acier traité mais anciennement radioactif.
Pour Sortir du nucléaire, l’État joue avec la santé publique
Les générateurs de vapeur issus de réacteurs nucléaires français et autres déchets de très faible activité (déchets TFA) ont-ils un avenir ? Telle est la question que pose aux Français le ministère de la Transition écologique, qui envisage de modifier la législation en vigueur pour pouvoir les dépolluer, les fondre et fabriquer à partir de l’acier récupéré des objets de consommation courante. Une consultation publique sur ce recyclage des déchets nucléaires est actuellement en cours sur le site du ministère jusqu’au 4 février.
« Alors que l’arrêté et les décrets dédiés viennent d’être mis en consultation sur le site du Ministère de la Transition écologique, nous dénonçons fermement ce projet insensé, dangereux et irresponsable. […] Le gouvernement a choisi de donner la priorité aux intérêts économiques de la filière nucléaire, plutôt qu’aux enjeux de santé publique. Les entreposages débordent et l’industrie souhaite pouvoir « valoriser » ces centaines de milliers de tonnes de déchets », s’indigne le réseau Sortir du nucléaire dans un communiqué.
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Déchets radioactifs : trouver une réponse au problème du manque d’espace de stockage
Si l’État réfléchit à la dépollution et la remise de cet acier pollué dans le circuit normal, c’est parce que les capacités de stockage dont dispose la France sont limitées.
Selon le dernier bilan publié par l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) (données 2018), 1,64 million de mètres cubes de déchets radioactifs s’accumulent dans les trois sites de stockage en surface français. Et au cours de l’année 2018, les volumes déjà stockés ont augmenté de 30.000 m3. Autant dire que les capacités actuelles ne permettront pas de stocker les volumes à venir. À cette saturation, s’ajoute aussi la hausse des volumes liée au démantèlement !
Mais, bonne nouvelle, selon l’État : 90 % de ce volume sont constitués de « déchets à vie courte », soit les déchets radioactifs dont la radioactivité se divise par deux au bout de 30 ans. Ces volumes très importants représentent en effet seulement 0,03 % de la radioactivité totale. C’est en se basant sur ce constat que l’État compte libérer de l’espace de stockage en remettant cet acier dans le circuit commun.
Illustration bannière : Poignées de portes, sommiers et même casseroles en acier faiblement radioactif ! © Maha Heang 245789
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On se calme et on arrête de faire peur même si c’est à la mode !
La limite proposée d’irradiation par ces produits TFA est de 10 microSv/an. C’est extrêmement bas ! Pour comparer, le corps humain d’un adulte de 80Kg contient de 8000 à 10000Bq de l’isotope 40 du potassium apporté par la nourriture et responsable d’une irradiation du corps humain, due à ce seul radionucléïde, de 0.25 mSv/an environ (soit 250 microSv/an) sans qu’on ait jamais observé la moindre conséquence sur la santé. Aucun risque sanitaire à être exposé à ces produits TFA.
Bonjour,
Ce que vous dites est faux ou en tout cas incomplet. Le but du projet est de pouvoir réutiliser des matériaux qui ont été utilisés dans les installations nucléaires mais qui ne sont pas plus radioactifs que vous et moi. Ce n’est pas parce qu’une poutre a utilisé dans l’industrie nucléaire qu’elle est radioactive. Si on peut le prouver, alors autant la recycler.
c’est une honte pour la FRANCE