Selon l’ONG Oxfam, 26 des 50 droits fondamentaux, dont le droit à la santé, le droit à l’éducation, ou encore, le droit à un logement digne, sont directement menacés en France du fait de la négligence de l’État en matière d’adaptation au changement climatique.
L’État n’a pas fait ce qu’il fallait pour adapter la vie au changement climatique, estime Oxfam
En France, les politiques d’adaptation au changement climatique ont été longtemps négligées, conduisant à des pertes économiques importantes : 120 milliards d’euros depuis 1980, a calculé l’ONG Oxfam. Les premiers plans d’adaptation, lancés en 2011 puis en 2018, ont été insuffisants, manquant de moyens et de mise en oeuvre concrète : le droit du travail, ainsi que les infrastructures de santé et sociales, ne sont pas adaptés aux défis actuels. De plus, les mesures qui sont adoptées sont souvent déclenchées en réaction à des catastrophes plutôt qu’anticipées. Par exemple, il a fallu attendre les incendies de Gironde et des Landes pour augmenter le budget de la Sécurité civile et la sécheresse historique à Mayotte pour qu’un « plan Marshall » soit annoncé. Cette approche réactive ne permet pas de se préparer efficacement aux futures catastrophes climatiques.
Oxfam estime par ailleurs que l’État français joue un double jeu en investissant dans des projets non adaptés et en soutenant des politiques qui aggravent les risques climatiques. Environ 50 milliards d’euros sont investis dans des initiatives qui ne tiennent pas compte des besoins d’adaptation, a calculé l’ONG. De plus, des politiques contradictoires, comme le soutien public aux entreprises d’énergie fossile et la stimulation de l’artificialisation des sols, sapent les efforts d’adaptation nécessaires. Ces actions montrent un manque de cohérence et d’ambition dans la lutte contre le changement climatique.
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— Oxfam France (@oxfamfrance) July 15, 2024
Ile-de-France : 62 % de la population française est exposée à des risques climatiques forts ou très forts
Dans son rapport, publié le 15 juillet 2024, Oxfam consacre un chapitre entier aux vagues de chaleur. Les populations les plus vulnérables sont particulièrement touchées. Les plus pauvres, souvent résidant à proximité des grands axes routiers et ayant un accès limité aux espaces verts, sont trois fois plus à risque de mourir d’un épisode de pollution que les plus riches. La chaleur exacerbe ces pollutions, impactant gravement leur santé. Les populations urbaines précaires, les jeunes et les personnes âgées sont les premières à souffrir de la précarité énergétique estivale, étant souvent locataires avec une capacité d’adaptation limitée, déplore Oxfam. À Aubervilliers, par exemple, où 44 % de la population vit sous le seuil de pauvreté, le ratio d’espaces verts par habitant est de 3 m², bien en dessous des 12 m² recommandés par l’OMS.
L’été 2023 a été le plus chaud jamais mesuré sur Terre, et le quatrième plus chaud en France. Les manifestations du changement climatique sont déjà visibles, avec une augmentation significative des vagues de chaleur. Avant 1990, la France connaissait en moyenne deux jours de vagues de chaleur par an ; depuis 2000, ce chiffre est passé à huit par an. Dans un scénario à +4°C, l’Ile-de-France pourrait connaître jusqu’à 94 jours de vague de chaleur par an, exposant ainsi 62 % de la population à des risques climatiques forts ou très forts.
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