Les enjeux d’une agriculture productive pour l’Europe

Rédigé par Nolwen, le 29 Jan 2014, à 12 h 57 min
Les enjeux d’une agriculture productive pour l’Europe
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Les retombées de l’agriculture productive

Une agriculture productive est une agriculture qui a recours à toutes les technologies modernes comme les machines agricoles, de nouvelles variétés de graines,des engrais biologiques ou minéraux… et bien sûr, des pesticides. C’est pourquoi on l’oppose souvent à l’agriculture biologique. Pourtant une convergence commence à apparaître, celle-ci servant d’aiguillon à celle-là.

L’agriculture productive offre des gains potentiels énormes

Le think tank Humboldt Forum for Food and Agriculture a tenté de quantifier les réels bénéfices qu’il y a à maintenir et développer une agriculture productive en Europe. Il s’agit de la 1ère analyse scientifique du genre.

Ainsi, selon leurs calculs, à chaque fois que l’agriculture productive augmente sa production de 1 % en Europe, cela engendre :

  • 10 millions de bouches supplémentaires nourries par an
  • Plus 500 millions d’euros de revenus agricoles
  • Une augmentation de 500€ en moyenne du revenu annuel des agriculteurs européens
  • Réduction de l’importation de terres virtuelles d’1,2 millions d’hectares, sachant que l’UE importe l’équivalent du tiers de ses terres agricoles
  • Réduction des émissions de CO2 de 220 millions de tonnes
  • La préservation de la biodiversité en sauvant l’équivalent de 600 000 hectares de forêts.
Each percentage point increase in agricultural productivity increases the annual social welfare generated in European agriculture by approximately EUR 500 million. (Photo: 'World Bank Photo Collection' Flickr)

Chaque point de pourcentage gagné en productivité agricole en Europe augmente la richesse annuelle générée par l’agriculture européenne d’environ 500 millions d’euros !  (Photo : ‘World Bank Photo Collection’ Flickr) (1)

Des cultures en transition : intensif versus BIO ?

L’avenir de l’agriculture en Europe va se jouer là :

> entre l’attraction pour une agriculture intensive plus verte, moins polluante et la nécessite de nourrir un monde toujours plus vorace. Cette nouvelle étude porte en soi un danger : celui de faire passer les pesticides et les engrais chimiques pour incontournables.

Pourtant il ne faut pas confondre : on parle d’agriculture intensive et pas forcément d’agriculture industrielle chimique. L’ambition de l’Europe doit être d’inventer une agriculture intensive à haute productivité et le plus écologique possible, c’est à dire avec le moins de pesticides et de substances chimiques possible.

La nouvelle Politique agricole commune européenne (PAC) tente – timidement ( !) – de s’adapter à cet impératif d’agriculture intensive plus écologique. Elle prévoit modestement un « paiement vert » pour les agriculteurs qui consacrent un petit 5 % de leurs terres arables à des « surfaces d’intérêt écologique ».

Le budget et l’enjeu de la PAC sont énormes : plus de 400 milliards d’euros de fonds publics seront dépensés entre 2014 et 2020 pour soutenir l’agriculture européenne.

Combien seront utiles pour la transition vers une agriculture à faibles intrants ?

pac_europe-verteCe « paiement vert » vise à soutenir la création de mares, de haies, de bandes d’herbe, et tout type d’espaces de respiration dans les grandes plaines céréalières. Il s’agit de s’orienter vers une agriculture qui laisse plus de place à :

  • la régulation écologique des systèmes agricoles en abritant pollinisateurs et prédateurs pour les insectes ravageurs.
  • Ces surfaces d’intérêt écologique contribuent également à la lutte contre le ruissellement des eaux et l’érosion.

Comment éviter une baisse des rendements ?

L’Union européenne permet aujourd’hui de les remplacer par des surfaces écologiques par exemple des cultures de luzerne par exemple. (Ce qui fait hurler les écologistes !)  Car en passant à des méthodes agricoles à faibles intrants, on obtient des rendements moyens de 31 % inférieurs à ceux d’une agriculture productive. (1)

bonhomme-interrogationCela signifierait-il qu’une agriculture sans pesticides pour nourrir le monde relèverait de l’utopie ? Que l’agriculture biologique serait incapable de suivre le train de la croissance démographique ? Nous reviendrons amplement sur cette question : le bio peut-il nourrir la planète ? L’agriculture intensive peut-elle réellement être raisonnée ?

Ce qui est certain, c’est des réalisations soit disant utopiques sont en train de se concrétiser et de montrer de nouvelles voies : intensives ET écologiques.

Cultures célestes pour planète surpeuplée

Des utopies urbaines …. où les cultures ont leur place

Un peu partout dans le monde, des écoquartiers, voire même des villes nouvelles écologiques, voient le jour : à chaque fois, la culture y trouve une place et contribue à l’autonomisation des habitants.

agora-tower-taiwan-callebautLes tours écologiques ont le vent en poupe et sont perçues comme une des solutions à l’urbanisation avec souvent des cultures intégrées dans l’habitat qui devient ainsi plus autonome, et pas seulement en énergie :

> c’est le cas de cette tour de Milan, véritable forêt verticale (photo) ou des Go Grows de Singapour, où prospèrent des cultures célestes pour des villes surpeuplées.

L’agriculture productive, portée par les aspirations des populations, est en train de s’imposer, et de cheminer lentement mais sûrement en cheminant vers une agriculture bio, qui fait encore figure de filière modèle.

*

Je réagis

Sur la démographie et l’urbanisation

(1) Télécharger toute l’étudeThe social, economic and environmental value of agricultural productivity in the European Union’ via ce lien

 

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8 commentaires Donnez votre avis
  1. Oui c’est pas faux tout ce que je viens de lire dans cet article. Enfin je le lis comme des belles phrases ! Je suis curieuse de savoir comment sont calculées les statistiques qui permettent de dire tout cela sur 1 % de fermes bio supplémentaire en Europe…moi perso ma ferme bio et TOUTES celles que je connais ne dégagent pas pour elles même de revenus alors ? Je ne comprend pas… ah si excusez moi on parle peut-être là du bio « intensif » c’est à dire des fermes qui ne font pas moins de 25 ha non ? Moi je cultive 2 ha je suis hors statistiques ??
    Par pitié !!! Bannissez le mot « INTESIF » de tout votre jargon !!! Surtout si vous voulez être crédible en terme de Bio ou d’écologie !
    Personnellement, moi, ma famille, mes animaux et notre ferme sommes aujourd’hui en danger. Une petite ferme de légumes bio, ou l’on travail à l’ancienne, à la main ou avec nos chevaux de trait, qui devait subvenir, à terme, à tous nos besoins et surtout à notre capacité de remboursement !! Mais on nous prend tous !! le moindre centime va dans la poche des banques, certes elle nous a aidé, elle nous a « financé », mais après quelques rdv, des beaux discours et une signature après ???ils se foutent royalement des galères, des galères que NOUS subissons !!! et voilà, pour nous, une année de vraies galères, de pannes successives, de baisse de productions et donc de baisse de vente et elle creuse ma tombe cette fichue banque !!! Ne me laissant aucun centimes pour payer mes fournisseurs, pour me laisser une trésorerie !
    Je suis sur ce site parce que je cherche de l’aide….je ne suis pas rentrer dans les détails de ce que propose « ConsoBlog ».
    Mais je crie mon appel à l’aide et je vous propose d’aller voir sur le site « mon pot commun, sauvez une petite ferme bio », contacter moi je vous raconterais les détails…
    A bon entendeur Merci !

  2. Astrid c’est pas juste ce que vous dites.
    La pac finance des production, qu’elles soient bio ou non.
    Le maraîchage n’est pas « primable », la production de céréales oui (bio ou non)
    le lait oui, en bio comme en classique.
    Je suis arboriculteur Bio (non primable, je vie de mon travail et non pas de vos impots…).
    En choisissant une amap vous choisissez un mode de vie. Bravo, grâce à vos achats (réfléchis), vous orientez la production vers le bio. Merci de faire votre part 😉

  3. Le postulat de base de considérer la céréale comme « mesure d’étalonnage » en quelque sorte est une erreur. Le pont commun est la production de protéines.De quelques origines qu’elles soient, végétales ou animales. L’idée est donc plutôt à chercher dans une révolution alimentaire et une remise en question des standard d’alimentation.On s’attaque là à des fondamentaux culturels.La mauvaise répartition de la richesse est en tout cas certainement plus dommageable que le gaspillage alimentaire évidemment stupide et dommageable. On remarque de plus dans cet article l’idée que l’Europe serait donc exportatrice au détriment de l’évolution de l’agriculture des pays en demande.Je me pose la question de savoir quel lobby se cache donc derrière ce beau raisonenment.

  4. Je vois un faux-semblant repris dans votre article : des gens meurent de faim. La faute au gaspillage alimentaire. C’est évidemment faux. Le gaspillage est regrettable, et nous devons tout faire pour y mettre fin (faim). Non, le probleme est que les acheteurs du monde entier achètent plus ou moins sur la même place de marché, celle du marché mondial. Lorsque nos économies dopées voient les prix enfler, les occidentaux peuvent continuer à acheter mais ce n’est pas le cas de tout le monde.

    Le vrai problème est le problème de la pauvreté. Dit autrement, le vrai problème est notre richesse. Croissance, PIB, Croissance, PIB, Croissance PIB,… pendant ce temps-là, plus au sud c’est : Famine, manque d’eau, famine, manque d’eau, famine, manque d’eau. C’est notre faute.

  5. De plus l’agriculture raisonnée, ne veut rien dire, elle se sert des pesticides, engrais et OGM et n’a de raisonnée que son nom!
    L’avenir est dans le bio et le plus vite possible.
    Quant à toujours plus de naissances, c’est une utopie.
    Limitation des naissances à 3 enfants, c’est déjà bien et il faut effectivement les nourrir, et par conséquent que, tout d’abord les parents aient les moyens pour cela, et pas d’allocations familiales qui ne sont qu’une incitation à faire toujours plus d’enfants!

  6. Faux tout cela, car le bio produit largement assez, pas au début lorsque l’agriculteur doit nettoyer le terrain pour le rendre propre et bio, mais après environ 5 ans.
    Je suis en AMAP bio, et lorsque nous avons commencé en 2007, nous n’étions pas plus de 60 adhérents.
    Depuis l’agriculteur a pu prendre une deuxième AMAP avec maintenant 50 adhérents et notre AMAP compte actuellement 72 adhérents.
    Alors votre agriculture productive donc INTENSIVE, ne sont que des mensonges pour faire manger aux gens des engrais, des pesticides des OGM et autres poisons.MONSANTO et Bayer ont encore de beaux jours avec les journalistes qui les soutiennent et donc qui sont payés pour cela par ces firmes qui assassinent les gens à petit feu avec cancer, Alzheimer et toutes ces maladies dues à ces poisons !!!!
    Je suis en colère lorsqu’on veut prendre le peuple pour de pauvres imbéciles!

    • Et c’est encore pire lorsque l’on pense à l’Europe qui vient de voter une loi Monsanto autorisant l’usage de pesticides et OGM sans limitation…. quand on pense que la PAC ne finance que les agriculteurs non bio, on se dit que l’Europe parfois c’est vraiment de la merde créée pour nous empoisonner et nous appauvrir. J’applaudie au et fort les AMAP bio. Bon courage Janine et merci.

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