Alors que fin mai 2014 à Bruxelles devait être décidé le sort de l’utilisation des agrocarburants en Europe, des voix de plus en plus nombreuses s’élèvent contre la généralisation des biocarburants. Faut-il leur donner raison ?
Poursuivre le soutien aux agrocarburants ?
Constat : l’Europe mène une politique de soutien aux agrocarburants, en dépit des nombreuses réserves portées à ce type de carburants accusé de bien des inconvénients. La production massive de biodiesel ou d’éthanol aurait de sérieux inconvénients : déforestation accélérée, bilan énergétique décevant, renchérissement des denrées alimentaires dans le monde, dégradation des conditions de travail de nombreux producteurs agricoles.
Pourtant, dès 2011, la FAO et l’OCDE ont préconisé d’abandonner les politiques de soutien aux agrocarburants.
Depuis, des dizaines d’études scientifiques ont confirmé combien les agrocarburants peuvent être désastreux avec un bilan environnemental global peu reluisant. Sur le plan mondial, ce sont des millions d’hectares qui sont cultivés uniquement pour produire des agrocarburants :
- 65 % de l’huile végétale produite en Europe,
- 40 % du maïs américain
- 50 % de la canne à sucre brésilienne finissent en carburants
- En 2012, 29 % de la récolte mondiale de carburant et 12 % de la récolte mondiale de maïs étaient destinés à produire du biocarburants pour les véhicules.
Ces cultures ont déjà favorisé l’augmentation des prix alimentaires un peu partout et contribué à accentuer les épisodes de famine récents et contribué aux émeutes de la faim. Et la tension sur le marché des matières premières ne laisse rien augurer de bon.
On annonce de fortes hausses de prix sur le marché mondial d’ici 2020 : pour les oléagineux de près de 20 %, et pour l’huile végétale jusqu’à 36 %, jusqu’à 13 % pour le blé, et de près de 22 % pour le maïs.
Rappel : en Europe, on fabrique surtout de l’huile pour biodiesel tandis qu’aux USA et au Brésil, on préfère la fermentation alcoolique des sucres pour produire de l’éthanol.
Des objectifs officiels ambitieux pour les agrocarburants
Malgré cela, l »Europe n’a pourtant atteint que la moitié de ses objectifs, fixés à 10 % d’ici 2020 et compte sur les agrocarburants pour y parvenir ! En effet, cet objectif fixé par la directive européenne sur les énergies renouvelables est de 10 % d’énergie renouvelable pour le transport d’ici 2020 et on en est loin…
Une surface comme l’Irlande à cultiver
Car comme le souligne les opposants aux agrocarburants, il faudrait augmenter les surfaces cultivées d’une surface équivalente à l’Irlande ne serait-ce que pour atteindre les objectifs fixés par l’Union Européenne.
Et bien entendu, comme on ne va pas cultiver en Irlande, on va utiliser des terres agricoles ailleurs et surtout dans des zones actuellement non cultivées comme l’Amazonie, ou les forêts indonésiennes et malaisiennes Sur ces nouvelles surfaces issues de la déforestation, on plantera des palmiers à huile pour produire l’équivalent de l’huile de colza qui fait tourner nos moteurs européens.
Or l’Ademe a montré en 2009 que dans l’hypothèse où la production de biocarburants se traduit par de la déforestation en zone tropicale, le biodiesel issu du colza aurait un bilan carbone deux fois plus mauvais que le carburant fossile qu’il remplace.
Le risque est que ces cultures se fassent aux dépends des cultures vivrières, celles qui nourrissent les populations locales, et qu’on devra repousser toujours plus loin. Ainsi ce sont non seulement les écosystèmes forestiers, parmi les plus riches mais les plus menacés du monde, qui sont menacés par la dose d’agrocarburant dans nos réservoirs, mais également les populations et l’atmosphère du fait d’une accentuation de l’effet de serre.
Que va décider l’Europe mercredi ?
Le but de la réunion des représentants des Etats membres ce mercredi est de fixer le plafonnement du développement des agrocarburants en Europe. Pour sa part, la France n’a pas donné sa position sur le sujet et son attitude pourrait bien faire basculer le vote.
Combien coûte le soutien aux agrocarburants ?
La politique européenne est accusée d’être inégalitaire car elle ne profite qu’à quelques producteurs d’agrocarburants seulement. Elle aussi très onéreuse pour le consommateur européen.
- Selon la Cour des Comptes, c’est environ 6 milliards d’euros qui auraient payés par les consommateurs européens français en 2011.
- Entre 2005 et 2010, les conducteurs français ont contribué pour 3 milliards d’euros. *
Ces coûts correspondent essentiellement à des dispositifs de défiscalisation et à une moindre efficacité énergétique (jusqu’à -30 % pour le bioéthanol) pour un prix à la pompe qui reste au mieux identique. Un bilan pas fameux.
Alors faut-il s’acharner à développer les agrocarburants ou passer directement au développement des biocarburants de 3ème génération ?
*
* Source : étude de l’IISD de 2013, www.iisd.org/gsi/sites/
Lamentable, mais jusqu’où irons nous encore plus loin ?
Seule solution à court terme le GPL:
une combustion optimum
peu de rejets
pas de marée noire
peu d’usure moteur
des matériels existants éprouvés
des réseaux existants (à conforter)
des ressources immenses
à plus long termes le méthane:
des ressources sur place: méthanisation des ordures ménagères, des boues d’épuration, des déchets verts, forestier ou agricoles…
D’où une plus grande indépendance énergétique des circuit cours donc peu de nuisances d’acheminement de nouveaux débouchés pour les agriculteur des rentrée d’argent pour les collectivités locales chargée de collecter les déchets…
Qu’est-ce « CON » attend
Alors pourquoi cette position de l’Europe ?
aucafedeleurope.com/2014/01/19/agrocarburants-lue-tergiverse-malgre-les-rapports-alarmants-des-institutions-internationales/
C’est parce que, ce qu’on lit souvent sur le web…: faire le choix agro carburant c’est faire le choix de l’énergie versus l’alimentation…n ‘est pas si simple…
La hausse des prix des denrées alimentaires semble surtout s’expliquer par des données climatiques.
challenges.fr/economie/20140306.CHA1256/consommation-les-prix-alimentaires-atteignent-un-record.html?xtor=RSS-81
ET l’UE travaille à notre indépendance énergétique, cf la transition aux agro carburants de seconde génération ( issue de déchet pour éviter la polémique alimentation versus énergie…)…CE QUI NE PLAIT PAS aux autres superpuissances…
Stéphanie.