Grâce à des dons, la « dette » des aigles envers leur opérateur de téléphonie mobile a pu être rapidement réglée, et l’étude de leur parcours a pu continuer normalement.
En itinérance, des aigles aussi font exploser leur facture !
On n’y pense pas forcément, mais les aigles aussi ont besoin de disposer de fonds suffisants sur leur contrat de téléphonie mobile ! Des ornithologues russes le savent mieux que quiconque : les aigles qu’ils suivent sont équipés chacun d’un émetteur GPS connecté à une carte SIM. Le dispositif est programmé pour envoyer aux chercheurs leurs coordonnées toutes les heures. Mais, surprise : en 2019, rien ne s’est passé comme prévu, certains aigles se révélant particulièrement dépensiers.
Les dépenses les plus importantes ont été occasionnées par l’aigle Min, qui a passé tout l’été au Kazakhstan. Cet aigle a eu la malchance de ne jamais voler à proximité d’une antenne relais. Résultat : ce n’est que lorsqu’il est passé en Iran qu’il a pu donner de ses nouvelles. Et, comme c’est toujours le cas avec les SMS, les messages non expédiés pour cause d’absence de réseau sont stockés et expédiés dès que le réseau réapparaît. Seul problème : les SMS envoyés depuis l’Iran reviennent 5,5 fois plus cher que ceux envoyés depuis le Kazakhstan. Et même 25 plus cher que les SMS envoyés depuis la Russie.
Grâce à la générosité d’anonymes, le projet peut se poursuivre
En 9,5 mois, les aigles ont donc dépensé la totalité du budget annuel prévu pour les SMS. Et les chercheurs n’ont pas perdu de temps : ils ont raconté la mésaventure de leurs aigles sur un réseau social, et la publication a fait du buzz. Dans les jours qui ont suivi, des personnes émues par cette histoire ont choisi d’alimenter le numéro de téléphone qu’utilisent les aigles. L’équivalent de 4.200 euros a ainsi pu être collecté.
L’objectif de ce projet scientifique est de connaître les parcours des migrations annuelles des aigles de steppes et connaître les dangers qui les menacent lors de leur périple. Comme l’explique le Réseau russe pour l’étude et la protection de rapaces sur son site, la mortalité des oiseaux peut être due au heurt de lignes à haute tension, des poisons (pesticides notamment) et au braconnage (tirs ou guet-apens).
Illustration bannière : Aigle des steppes – © tandemich
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