Chaque été, avec le réchauffement de l’eau de mer, l’algue connue sous le doux nom de « ulva latuca » se multiplie, prolifère, flotte et vient mourir par centaines sur nos plages.
La charmante laitue, désormais fameuse pour les coûts de ramassage colossaux qu’elle engendre, se distingue aussi par les émissions toxiques qu’elle émet au bout de 24 heures de décomposition.
On nourrit bien les algues vertes
Une plante banale…
L’algue, qui appartient à l’ordre des ulvales, pousse sur la partie la plus haute (proche de la côte) du littoral, un peu partout sur la planète : on la trouve en Europe, sur les deux littoraux américains, en Afrique, dans le pacifique…
> Pourquoi, alors, sommes-nous les seuls attaqués par ces petits êtres verts de la taille d’une laitue terrestre ?
… qui prolifère à cause de l’homme
La cause de la sur prolifération des algues vient de la terre, et non pas de la mer. L’algue est nitrophile, ce qui signifie qu’elle se développe de préférence dans des eaux riches en nitrate, une molécule présente… dans les déjections animales.
Or la fiente est un engrais utilisé et produit en grande quantités en Bretagne : cette région concentre 7 % des surfaces agricoles françaises et 50 % des élevages de porcs et volailles.
Le cycle de l’azote
Les fientes subissent, à peine rejetées, un phénomène naturel d’hydrolyse, qui en extrait jusqu’à 40 % d’azote sous forme de gaz. Ce composé chimique, qui réagit avec l’oxygène pour former du nitrate (NO3-) sous forme gazeuse, finit sa vie dans la mer par le biais des précipitations.
On estime que chaque année, 200 000 tonnes de nitrates transitent ainsi dans l’atmosphère bretonne… et ce chiffre ne tient pas compte des nitrates directement emportées par les ruissellements.
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Dans la suite de l’article : les dérangements occasionnés par l’échouage des algues vertes