Alimentation : 2 Français sur 5 avouent devoir se restreindre

Le sentiment de devoir se restreindre est en forte hausse, alors qu’il avait fortement diminué lors des confinements pendant l’épidémie de Covid-19.

Près de la moitié des Français ne mangent pas ce qu’ils auraient aimé

Les Français mangent-ils à leur faim ? Pas tous en tout cas. Et la proportion de ces personnes « en insuffisance alimentaire quantitative » augmente. Elles étaient 9 % en 2016, mais la hausse soudaine et rapide des prix des produits alimentaires depuis décembre 2021 a porté cette proportion à 16 %, apprend-on d’une étude du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc).

De plus, il ne s’agit pas seulement d’un problème d’accès à la nourriture, mais également de la qualité de cette nourriture. Actuellement, près de la moitié des Français, soit 45 %, déclarent qu’ils ont suffisamment à manger, mais ne peuvent pas toujours s’offrir les aliments qu’ils désirent. Comparativement à la situation en 2016, le nombre de personnes déclarant pouvoir consommer librement tous les aliments de leur choix a drastiquement diminué : aujourd’hui, ils ne représentent plus qu’un tiers de la population, contre une moitié il y a sept ans.

#inflation et l’augmentation des #prix s’accompagne d’un sentiment de paupérisation. 25 % des personnes qui voient leur budget contraint
s’estiment pauvres et 35 % ont peur de basculer dans la pauvreté, soit 15 points de plus que la moyenne : https://t.co/71PNfcZ78V pic.twitter.com/frviBJZVHf

— Crédoc (@credoc) January 6, 2023

Parmi les personnes isolées, 1 sur 4 ne mange pas à sa faim

Cette étude du Crédoc nous apprend aussi que la précarité alimentaire est étroitement liée à l’isolement social. En effet, 26 % des personnes n’ayant pas de contacts réguliers avec leur famille et voyant rarement leurs amis ou relations – moins d’une fois par mois – souffrent de manque de nourriture. Ce chiffre est presque deux fois plus élevé que parmi les personnes non isolées, qui est de 14 %. Comme l’expliquent les auteurs de l’étude, l’isolement rend plus difficile l’accès à une aide de la part des proches lorsqu’il s’agit de se procurer de la nourriture. De plus, les difficultés d’approvisionnement alimentaire peuvent également entraver la possibilité d’inviter des personnes à domicile.

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L’étude met aussi en lumière le lien entre état de santé et alimentation. Les individus souffrant d’un handicap, d’une maladie chronique, d’une affection longue durée ou jugeant leur état de santé insatisfaisant sont davantage susceptibles de manquer de nourriture par rapport à ceux qui se considèrent en bonne santé – 22 % contre 12 % soit presque le double. Cette corrélation entre vulnérabilité sanitaire et précarité alimentaire peut en grande partie être attribuée à des restrictions budgétaires : 52 % des personnes confrontées à un manque de nourriture se voient contraintes de limiter leurs dépenses en soins médicaux, contre 28 % des personnes qui ont accès à une alimentation adéquate.

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