Jusqu’en 2019, tout allait relativement bien : la croissance était faible mais au rendez-vous, l’inflation était juste voire un peu basse… et puis vint la Covid-19, les confinements, la crise et tout le reste qu’on connaît trop bien. Conséquence : dès 2021, et sur l’ensemble de 2022 et 2023, l’inflation a explosé record sur record en France. Les ménages ont donc été contraints de faire de plus en plus de choix stratégiques pour gérer leur budget alimentation. Et après les loisirs et les dépenses inutiles, ce sont les dépenses alimentaires qui en ont fait les frais, comme le révèle l’Insee.
Forte chute des dépenses alimentaires des ménages
Lors de son point de conjoncture au début du quatrième trimestre 2023, l’Insee a été sans équivoque. « Les ménages ont continué de réduire leurs achats, de changer de gamme de produits ou de diversifier leurs courses alimentaires : la consommation de produits alimentaires au sens de la comptabilité nationale a ainsi reculé en volume pour le sixième trimestre consécutif, pesant fortement sur la consommation totale. »
Mais pourquoi les ménages réduisent leurs dépenses alimentaires ? C’est simple : c’est le dernier poste de dépense qu’ils peuvent encore gérer. Des dépenses contraintes, comme le loyer ou encore l’électricité et le gaz, l’alimentation permet encore de faire des choix efficaces. Moins acheter, ou acheter moins cher, permet de faire des économies immédiates, alors que réduire son chauffage ne permet de les faire que sur le long terme. Or, les Français ont besoin de réussir à arriver à la fin du mois dans le vert…
La consommation alimentaire a diminué de façon inédite en France depuis mi-2021. La méthode mise en oeuvre pour suivre au plus près la dynamique des dépenses est détaillée dans ce billet de blog paru récemment : https://t.co/ND9nPwPqhd
— Insee (@InseeFr) December 7, 2023
Des stratégies pour moins dépenser lors des courses
S’ils doivent manger, les Français ont donc compris que faire attention aux prix est la bonne solution pour moins dépenser. Interrogée par Le Figaro, Mélanie, mère de deux enfants, explique : « On ne peut pas dire qu’on se prive sur certaines choses, mais on les remplace par des articles moins coûteux ». Mais elle assure avoir déjà pensé à sauter des repas et devoir faire l’impasse sur le « plaisir ».
Les distributeurs sont les premiers à le remarquer. En juillet 2023, Dominique Schelcher, à la tête de Système U, soulignait que la consommation alimentaire en 2023 a chuté aux niveaux d’avant 2000. Une situation inédite : lors de la crise de 2008, aucune baisse de ce type n’avait été enregistrée. Les produits les plus touchés ? La poissonnerie (-11,6 %), les fruits et légumes frais (-4 % et -5 % respectivement) ou encore la viande dont les ventes baissent de 3 % environ.
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