Une enquête de la DGCCRF demandée par Foodwatch révèle que les industriels peuvent changer la recette de leurs produits sans modifier l’étiquette. Une pratique parfaitement légale mais qui, selon l’ONG, manque de transparence même si elle est, à priori, sans danger pour la sécurité des consommateurs.
Crise sanitaire – Les industriels appelés à plus de transparence sur la composition des produits
Foodwatch a encore frappé. Dans un communiqué datant du 27 avril 2020, l’ONG dénonce une « mesure exceptionnelle avalisée par la Commission européenne ». Après avoir demandé à la Répression des fraudes (ministère de l’économie) des précisions sur les « marges de manoeuvres » accordées aux industriels, elle confirme que les fabricants sont autorisés à produire des denrées dont la composition diffère de ce qui est indiqué sur l’étiquette(1).
« La liste des produits concernés par ces changements de recettes sera détaillée sur le site internet de la DGCCRF ». Il s’agit de fournir aux consommateurs le maximum de transparence sur ce qu’ils mangent et de pousser les industriels à faire de même. Après tout, « les consommateurs ont le droit de savoir » affirme l’organisation à but non lucratif. Reste à savoir quand cette liste d’informations sera disponible !
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Pas de danger pour les consommateurs
Mais en cette période de confinement, où l’approvisionnement des matières premières est compliqué en raison de la forte demande, la DGCCRF temporise.
Elle appelle à une « tolérance ponctuelle » avec une vérification des produits au « cas par cas ». En effet, certaines denrées peuvent être fabriquées « dans un site de production différent du site habituel, sans que cela ne soit reflété avec exactitude sur leur étiquetage » rapporte Ouest-France.
Ce changement de recette qui ne s’accompagne pas de changement d’étiquette inquiète Foodwatch. Elle craint que des ingrédients allergènes se frayent « un passage dans ces nouvelles recettes sans être clairement renseignés ».
Réponse de la Répression des fraudes : « Aucune tolérance ne saurait être admise qui induirait un risque pour le consommateur ou qui conduirait à le priver d’une information essentielle à la caractérisation ou la bonne utilisation du produit ». Ainsi , selon Loïc Tanguy, porte-parole de la DGCCRF, il ne s’agirait que de « modifications mineures qui ne vont pas mettre en danger la sécurité des consommateurs ».
Pour connaitre la liste des produits modifiés, c’est ici
Illustration bannière : On est jamais à bout de ses surprises – © Krakenimages.com
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encore un bon moyen de nous « enfumer », espérons que le flou ne restera pas l’habitude…. on y croit tous.