Les transports en commun gratuits, qui n’en a pas rêvé ? Pour les habitants des villes allemandes de Bonn, Essen, Herrenberg, Reutlingen et Mannheim, cela pourrait très bien devenir une réalité dans un futur proche.
Les transports en commun sont très populaires en Allemagne
L’Allemagne, le pays de la voiture diesel par excellence, prend un virage à 180 degrés pour lancer, à titre expérimental, la gratuité des transports en commun dans cinq villes pour lutter contre la pollution. Ce pays, tout comme l’Italie, l’Espagne et la France, doit réduire de manière urgente la concentration dans l’air de dioxyde d’azote et autres particules fines, au risque de se voir traduire devant la Cour de justice de l’Union européenne et se faire infliger des pénalités monétaires très importantes.
En Allemagne, les véhicules diesel, bien qu’étant le moteur de l’économie nationale, cristallisent déjà les critiques. À Stuttgart, le tribunal administratif a récemment donné raison à une organisation écologiste ayant réclamé l’interdiction des voitures diesel dans ses rues. En même temps, les transports en commun sont très populaires en Allemagne, le nombre de trajets effectués ayant progressé de façon continue au cours des 20 dernières années, pour s’établir à 10,3 milliards en 2017.
Les transports en commun gratuits, une mesure dont le financement reste à trouver
Mais l’idée de rendre les transports en commun gratuits ne fait pas l’unanimité. Dans un communiqué, l’Association des villes allemandes a fait savoir : « Si vous voulez avoir des transports municipaux à bas coût, vous devez être en mesure de les financer, d’autant plus si vous voulez des transports gratuits. Si le gouvernement fédéral propose d’y réfléchir, nous nous attendons donc à ce qu’il expose clairement comment il entend les financer ».
Découvrez le coût de la pollution en France sur le Planetoscope
Pour sa part, Greenpeace Allemagne estime que le devoir de financer cette mesure exceptionnelle incombe aux constructeurs automobiles, et que l’instauration de péages à l’entrée des villes devrait encourager les conducteurs à renoncer à prendre leur voiture.
Selon la Commission européenne, la pollution de l’air dépasse les seuils autorisés dans 130 villes à travers le continent, induit un coût de 20 milliards d’euros pour le système de santé et est à l’origine de 400.000 décès par an.
Illustration bannière : Les villes de Bonn, Essen, Herrenberg, Reutlingen et Mannheim sont concernées par cette mesure © Bastian Kienitz
A lire absolument