Ambroisie : 15% des Français pourraient devenir allergiques d'ici 2050

Le changement climatique et l’augmentation du CO2 dans l’atmosphère ne font qu’accélérer la prolifération de cette plante, accentuant les manifestations allergiques.

15 % des Français pourraient devenir allergiques à l’ambroisie d’ici 2050

L’ambroisie à feuilles d’armoise, originaire d’Amérique du Nord, est devenue un véritable problème de santé publique en France. Introduite accidentellement au XIXᵉ siècle avec des semences de trèfle violet, cette plante a trouvé un terrain propice à sa croissance sur le sol français. Le danger principal réside dans son pollen, fortement allergisant. À la mi-août, période de pic de libération, de nombreuses personnes peuvent être touchées par des symptômes aigus. Selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), 3 % de la population française est actuellement sensibilisée, et les projections sont effrayantes : d’ici 2050, ce pourcentage pourrait grimper jusqu’à 15 %.

Historiquement concentrée dans les vallées du Rhône et de la Loire, l’ambroisie a vu son territoire s’agrandir, touchant des régions comme la Nouvelle-Aquitaine, l’Occitanie, le Centre-Val de Loire ou encore le Nord de PACA. Si la dispersion naturelle des graines et les activités agricoles jouent un rôle dans cette prolifération, d’autres facteurs, tels que la pollution atmosphérique, peuvent également être en cause. En effet, une concordance est souvent observée entre pics de pollinisation et pics de pollution, amplifiant l’irritation respiratoire et les symptômes allergiques.

La propagation rampante de l’ambroisie le long des routes : un problème à contrôler

Surveiller la pousse de l’ambroisie et alerter.

Pour ce faire, il existe une plate-forme interactive : signalement-ambroisie

Changement climatique et CO2, une combinaison explosive qui favorise la prolifération de l’ambroisie

L’augmentation de la concentration de CO2 dans l’atmosphère ne fait qu’aggraver la situation. Plus il y a de CO2, plus la photosynthèse est importante, favorisant ainsi la croissance des plantes, y compris celle de l’ambroisie. Des études ont mis en avant une production pollinique multipliée par un facteur de 1,5 à 3 sous l’effet d’une élévation du CO2 atmosphérique. Non seulement l’ambroisie grandit plus vite, mais sa période de pollinisation s’allonge également. Cela a deux conséquences : d’une part, la multiplication des plants s’accélère, ils envahissent des territoires nouveaux, d’autre part son pollen fait souffrir davantage de personnes allergiques, et pendant plus longtemps. Enfin, lorsqu’un plant a absorbé davantage de CO2, le pollen devient encore plus allergisant.

Flambée des allergies à l’ambroisie : quelles mesures à prendre pour faire face à la hausse.

Si l’on n’intervient pas, la France pourrait voir sa prévalence d’allergies à l’ambroisie passer de 3 % à 15 % en 2050, affectant plus de 10 millions de personnes. Comme l’explique sur son site Internet FREDON France, le réseau de surveillance du patrimoine végétal français, qui a en charge la gestion des espèces nuisibles à la santé humaine et la santé des végétaux, il convient d’arracher les plants d’ambroisie : soit par ses propres moyens, s’il s’agit de votre terrain privé, soit en contactant le référent ambroisie de votre commune, s’il s’agit d’un terrain municipal et que l’invasion est importante. La lutte contre l’ambroisie se fait d’une part en empêchant la plante de produire du pollen pour limiter les allergies, et d’autre part en empêchant la plante de produire des semences pour limiter l’invasion. Il est préférable que toutes les actions de lutte contre l’ambroisie soient réalisées avant la floraison pour limiter l’exposition aux pollens.