Peut-on prévenir l’obésité et les allergies avant 3 ans ? Les réponses à ces questions ont été données lors des Ateliers de nutrition de l’Institut Pasteur de Lille, le 29 novembre dernier. Réservés aux professionnels, nous vous en restituons les principales informations à retenir pour éviter toute erreur alimentaire chez les tout-petits.
Marie-Françoise Rolland-Cachera a détaillé les causes probables de l’obésité des jeunes enfants.
Christine Castelain-Hacquet a remis en question les idées reçues sur les risques et les traitements des allergies alimentaires.
Obésité : les bonnes doses de lipides et protéines sont indispensables
« La répartition des nutriments pendant l’enfance joue un rôle important sur le déroulement de la croissance et sur le risque d’obésité », explique Marie-Françoise Rolland-Cachera, épidémiologiste à l’Inserm, spécialiste de l’alimentation des tout-petits, et auteur de nombreuses études sur le sujet. Elle rappelle que l’épidémie d’obésité dans le monde, même si elle se stabilise, reste préoccupante.
En France, 15 à 20 % d’enfants sont en surpoids (12 % dans les pays du Nord de l’Europe, mais 30 % dans ceux du Sud !). Et ce sont les obésités massives – donc les plus dangereuses pour la santé – qui ont augmenté le plus chez les enfants.
Deux phénomènes ont été observés au cours de cette épidémie :
- la diminution des apports en graisses (lipides),
- l’augmentation des apports en protéines (qui se trouvent surtout dans la viande, les poissons, les oeufs, mais aussi les produits laitiers).
Résultat : les apports énergétiques totaux sont plus faibles. Et pourtant l’obésité des enfants augmente ! Un paradoxe que les études anciennes et récentes expliquent.
Effet de l’excès de protéines
On sait déjà depuis 1995 que l’excès de protéines – en particulier avec les produits laitiers consommés en trop grande quantité – chez les enfants de moins de 2 ans, qu’ils soient mal nourris ou bien portants, entraîne ce qu’on appelle le « rebond d’obésité » dès 2 ans, témoin d’obésité précoce. La croissance est accélérée : ces enfants sont bien plus gros et plus grands que la moyenne.
En cause : les laitages. Et particulièrement les yaourts demi-écrémés. Au cours des années 1970, ils sont donnés aux enfants de moins de 2 ans, à la place des yaourts au lait entier.
« Ils contiennent plus de protéines que les yaourts au lait entier ! Et beaucoup moins de lipides, alors qu’il en ont besoin !
Les conseils de Marie-France Rolland-Cachera : « Il faut donner des yaourts au lait entier aux enfants de moins de 2 ans « , insiste la scientifique. Et dans des proportions raisonnables.
Effet du manque de lipides
La suite de l’étude ELANCE menée en 2005 sur les enfants de 2 ans et poursuivit en 2012 (1) jusqu’à l’age de adulte confirme la relation entre le manque de lipides avant 2 ans et l’obésité (sur le ventre notamment) des jeunes à 20 ans.
A cela s’ajoute aussi une augmentation de la leptine*, qui est le signe d’une résistance à son action, autre signe d’obésité ( avec une augmentation de la masse grasse).
Les conseils de Marie-France Rolland-Cachera :« Il ne faut pas restreindre les lipides avant 3 ans. Ils doivent représenter 45 à 50 % des apports journaliers recommandés à cet âge. En réalité, ils atteignent seulement 28 % », regrette-t-elle. « Donnez du beurre et des huiles à vos petits », affirme-t-elle.
Des pistes pour stopper l’obésité infantile
Après 2000, l’obésité a commencé à se stabiliser chez les jeunes enfants. Marie-France Rolland-Cachera rappelle plusieurs phénomènes parallèles :
– la baisse des petits poids à la naissance
– l’augmentation de l’allaitement
– le recul de la diversification alimentaire de 3 à 5 mois.
De quoi donner des pistes aux scientifiques pour continuer leurs recherches, et aux mamans pour mieux nourrir leurs enfants.
> Suite : Allergies : la fenêtre de tolérance à ne pas rater est entre 3 et 7 mois
(1) Rolland-Cachera et al. Association of nutrition in early life with body fat and serum leptin at adult age. Int J Obes, 2012.
* La leptine est une hormone qui régule les réserves de graisse, mais aussi l’appétit en provoquant une diminution de l’appétit.
Comme d’habitude, quand on reprend les « recommandations officielles », on retombe dans les dogmes habituels.
Au lieu de se demander comment dépister (grande mode aujourd’hui !) les allergies et intolérances (tout comme TOUTES les maladies auto-immunes) ont pour origine première un dérèglement du système immunitaire induit par les sur-vaccinations infantiles démentielles.
Voir à ce sujet (je n’ai aucun intérêt à le citer) : l’excellent ouvrage de Dr Michel Georget : Vaccination, les vérités indésirables, ou les ouvrages de Sylvie Simon sur le sujet.