Favoriser les auxiliaires ennemis naturels des ravageurs des cultures est à la fois un moyen de laisser une place à la biodiversité et de réfléchir différemment notre production de fruits et légumes. La technique n’est pas nouvelle, mais elle gagne en efficacité au fur et à mesure des nouvelles expériences et du nombre croissant de personnes et de professionnelles qui l’utilisent.
Qui est la Mante religieuse ?
Si la Mante la plus connue et de loin est bien la Mante religieuse (Mantis religiosa), il faut bien comprendre qu’il en existe bien d’autres et que cette famille d’insectes se retrouve partout à travers le monde avec plus de 2.500 espèces aussi connues qu’étonnantes.
De couleur verte ou brune, la femelle est plus grande que le mâle mais tous les deux sont capables de voler. En octobre-novembre les femelles déposent environ 200 oeufs dans une oothèque (un cocon plein d’oeufs comme le font de nombreuses araignées) accrochée à une tige et d’où émergeront de jeunes Mantes religieuse l’année d’après en mai-juin.
Lutte biologique et Mante religieuse : Ce qu’elle fait au potager
La Mante religieuse chasse à l’affût. Carnassière qui se dissimule à merveille dans son environnement, elle se place sur des herbes hautes ou dans des arbustes bas, prête à s’envoler à toute vitesse pour attraper des insectes au vol.
Sa tête pouvant pivoter à 180° alors que ses yeux sont d’une incroyable acuité, elle a tout ce qu’il faut pour repérer ses proies qu’elle attrape avec ses pattes avant. Ces dernières sont munies de crochets, véritables harpons qui, lancés et refermés à toute vitesse ne laisse pas beaucoup de chances aux proies repérées.
En résumé, avoir des Mantes religieuses dans son potager, c’est s’assurer d’avoir un chasseur d’insectes hors normes à ses côtés !
Comment favoriser la présence de la Mante religieuse ?
Surtout connu pour sa réputation de dévoreuse de mâle après l’accouplement et sa grande taille, cet insecte originaire du bassin méditerranéen, ne fait pas partie des nuisibles au jardin. Bien au contraire, c’est un acteur de la lutte biologique important, mais encore faut-il savoir favoriser sa présence dans le jardin.
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Limiter l’usage de produits
L’utilisation de pesticides, d’herbicides ou de fongicides pour ne citer qu’eux, peut avoir un impact tout à fait déterminant sur la présence ou non de ces insectes auxiliaires de cultures que sont les Mantes.
Mais attention aux idées reçues car il n’y a pas que les produits achetés en magasins qui peuvent avoir un effet négatif sur la présence des Mantes. Quand vous réalisez vos propres purins qu’ils soient de prêle, de consoude ou de sureau par exemple, prenez garde à ne pas les utiliser trop près ou à un mauvais moment dans le cycle de vie des Mantes.
Les plantes sont porteuses de principes actifs, – c’est d’ailleurs pour cela qu’on les utilise en purin au potager -, qui sont potentiellement tout aussi nocifs pour les auxiliaires de cultures.
Entretenir des espaces « naturels »
Sans un milieu de vie adéquat, aucun animal qu’il soit auxiliaire de culture ou non, ne viendra s’installer.
Planter et semer
Pour les Mantes religieuses il s’agit d’avoir un maximum de soleil et beaucoup de chaleur le tout dans un milieu de préférence « herbacé » et « arbustif ».
Prévoyez donc une bande d’au moins 3 mètres sur 2 mètres où vous planterez des arbustes sur le côté le moins ensoleillé pour pas qu’ils ne fassent de l’ombre. Cornouiller, noisetier ou aubépine seront idéaux pour former cette petite haie à auxiliaire de culture.
À « l’avant » et donc sur la partie la plus ensoleillée, il faudra semer lotier corniculé, trèfle des prés, achillée mille-feuille, lamier blanc, pâturin commun et séneçon.
Pour vous procurer des graines de qualité, d’essences locales et produites localement, en somme pour rester cohérent, essayer de trouver des graines du réseau « végétal local ». Le réseau grandit et est très dynamique sur tout le territoire français !
Entretenir
Les Mantes religieuses pondent donc, comme on l’a vu plus haut, leurs oeufs dans ces herbes hautes. Mais si vous tondez ces herbes… Vous l’aurez compris, il s’agit de ne faucher que la moitié de la surface chaque année pour qu’il y ait toujours un milieu favorable de disponible.
Pour les essences arbustives, rabattez-les quand nécessaire de telle manière à ce qu’elles ne prenne pas trop d’ampleur, certainement tous les cinq ans. Là aussi ne rabattez pas tous les arbustes la même année et ce pour les mêmes raisons.
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