Favoriser les auxiliaires ennemis naturels des ravageurs des cultures est à la fois un moyen de laisser une place à la biodiversité et de réfléchir différemment notre production de fruits et légumes. La technique n’est pas nouvelle, mais elle gagne en efficacité au fur et à mesure des nouvelles expériences et du nombre croissant de personnes et de professionnelles qui l’utilisent.
Qui est la Mésange ?
Il y a Mésange et Mésange… Certaines sont bien connues dans nos villes et nos campagnes, comme la Mésange bleue (Cyanistes caeruleus) ou la Mésange charbonnière (Parus major) tandis que d’autres sont un peu plus timides, comme la Mésange boréale (Poecile montanus) ou la Mésange huppée (Lophophanes cristatus).
Les Mésanges ont beau sembler petites et mignonnes, il ne faut surtout pas sous-estimer le fait qu’elles descendent bien des dinosaures comme tous les autres oiseaux. À ce titre leur voracité n’a d’égal que leur vol aussi alerte que dynamique même si elles ne pèsent qu’entre 15 et 20 grammes.
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Dans la catégorie Mésanges au jardin ce sera plutôt les bleues et les charbonnières qui vont nous intéresser, mais elles sont toutes très efficaces quant il s’agit de chasser des insectes pour se nourrir et nourrir leurs portées… Ce qui nous arrange bien !
Présentes majoritairement en Europe, les Mésanges bleues et charbonnières ont une aire de répartition qui s’étend cependant jusqu’en Russie occidentale pour la Mésange bleue et en Indonésie pour la Mésange charbonnière.
Lutte biologique et Mésange : Ce qu’elle fait au potager
Les Mésanges se nourrissent principalement d’insectes et, en la matière, on peut dire qu’elles sont particulièrement voraces. En effet, leur petite taille fait qu’elles consomment beaucoup d’énergie pour laquelle elles doivent compenser en chassant de nombreuses chenilles, pucerons et autres charançons ou encore coléoptères pour ne citer qu’eux.
C’est quand arrive la saison de nidification, d’avril à juin, que le Mésanges se reproduisent en se calquant sur l’arrivée massives d’insectes. Impeccable ! Avec les jeunes à nourrir les parents peuvent faire jusqu’à 500 allers/retours par jour de leur terrain de chasse au nid, consommant ainsi environ 7 000 insectes sur cette seule période !
Mais à chaque Mésange sa petite spécialité et en l’occurrence, pour la Mésange bleue ce sera plutôt « l’extérieur » des plantes qu’elle viendra inspecter pour se nourrir. La Mésange charbonnière quant à elle préférera largement « l’intérieur » où elle cherchera sa pitance, inspectant par exemple les troncs d’arbres ou les cassissiers.
En résumé, avoir des Mésanges dans son potager c’est, en lutte biologique, s’assurer d’avoir un chasseur de ravageurs hors normes à vos côtés !
Mésanges – Le saviez-vous ?
Les Mésanges, une fois le nombre d’insectes trop bas pour suffire à les nourrir, vont se tourner vers les graines et les fruits. Elles peuvent alors occasionner des dégâts mais qui n’ont aucune commune mesure avec ceux causer par des étourneaux par exemple.
Il n’est même pas dit que vous vous en rendiez compte et, surtout, cela est plus que largement compenser par leur travail de lutte contre les insectes.
Comment favoriser la présence des Mésanges ?
Sans un milieu de vie adéquat, aucun animal qu’il soit auxiliaire de culture ou non, ne viendra s’installer. Pour les Mésanges il s’agit de pouvoir non seulement manger mais aussi de pouvoir nicher.
Entretenez une haie
Prévoyez donc une haie à auxiliaire de culture qui pourra non seulement aider bien des insectes utiles mais aussi donner un lieu où installer leur nid aux Mésanges. L’idéal est également de laisser un peu de place ou de planter du lierre qui non seulement abritera les Mésanges mais qui en plus leur apportera à manger pendant la saison difficile grâce à sa fructification tardive.
Plantez un sureau noir
Le sureau noir (Sambucus nigra) est un arbuste qui a bien des facettes et dont on peut tirer parti de bien des manières. Sa croissance très rapide dès les beaux jours le voit aussi attaqué très rapidement par une espèce de pucerons qui lui est spécifique (ils n’iront pas sur d’autres plantes). Il y a donc, grâce à la présence du sureau, rapidement de la nourriture disponible pour les Mésanges que cela convaincra certainement de rester près de chez vous pour le reste de la saison.
Installer des nichoirs spécifiques
L’installation d’un nichoir est à penser si vous ne pouvez vraiment rien faire pour aménager naturellement les alentours de manière à donner un coup de patte aux Mésanges.
Installés contre un mur ou directement dans un arbre ou dans une jeune haie, les nichoirs spécifiques à ces espèces ne diffèrent d’une espèce à l’autre que par le diamètre du trou d’envol.
Il faut prévoir une hauteur de 2,5 mètres minimum pour une installation au coeur de feuilles et en prenant bien garde qu’aucun chat ne puisse accéder au nichoir ou ses abords.
Nourrir intelligemment
Nourrir les oiseaux n’a de fondement que quand les hivers sont rudes. Certains hiver très rigoureux peuvent effectivement être difficiles à traverser pour ces petits oiseaux, il convient alors de leur apporter un peu de nourriture notamment à travers les fameuses boules de graisse qui leur sont adaptées.
Le reste du temps il ne faut tout simplement pas leur apporter à manger d’une part parce que cela peut comporter des risques pour elles et d’autre part parce que si vous souhaitez que les mésanges vous débarrassent des insectes ravageurs il faut tout bonnement les laisser remplir leur rôle dans l’écosystème !
Leur mettre de l’eau à disposition
L’eau est un élément essentiel pour toute forme de vie et donc aussi pour les oiseaux. Ils ne font pas que venir s’abreuver, ils ont également besoin de s’ébrouer dans l’eau pour se nettoyer des poussières et pouvoir continuer à voler correctement.
Disposez donc une écuelle peu profonde dans votre potager pour les attirer d’autant plus facilement.