Appliquées depuis 1984, les dates de péremption visaient à l’origine à éviter les intoxications alimentaires. Aujourd’hui, les industriels sont accusés de vouloir les raccourcir pour de simples raisons marketing.
La date de durabilité minimale responsable de 2 millions de produits jetés par an en France
En Europe, il existe deux types de dates de durabilité des produits alimentaires. Mais comment s’y retrouver entre « date limite de consommation » et « date de durabilité minimale (DDM) » ? La DDM est celle communément signifiée sur les produits par la phrase « À consommer de préférence avant le ». Après cette date indiquée, les produits vont perdre leur arôme ou leur teneur en vitamines.
Oui mais voilà, cette DDM est responsable de 20 % des 10 millions de tonnes de produits jetés chaque année dans l’Hexagone. Appliquées depuis 1984 et parfois apposées sur des produits non périssables, les dates de péremption visaient à l’origine à éviter les intoxications alimentaires qui faisaient encore des milliers de morts… dans les années 1950-1960. Dans le cadre de la loi Alimentation, le gouvernement doit publier, en 2019, un rapport sur l’harmonisation des dates de péremption.
Une pétition pour inciter les industriels à clarifier leurs dates de péremption
Alors que la France célèbre, ce mardi 16 octobre 2018, la 5e journée nationale de lutte contre le gaspillage alimentaire, certains ont décidé d’interpeller les hautes instances. Les créateurs de l’application Too Good To Go, qui consiste à récupérer à moindre coût les invendus des commerces près de chez soi, ont lancé une pétition intitulée Change Ta Date à destination des industriels et des distributeurs afin « qu’ils clarifient leurs dates de péremption ».
Pour rappel, en 2014 déjà, l’UFC Que Choisir dénonçait « le raccourcissement à l’excès des dates limites de consommation par les industriels pour de pures raisons de marketing ». L’association de consommateurs a passé au crible dix produits porteurs d’une DLC, observant leur évolution sanitaire à partir de la date limite, puis à trois dates ultérieures. Pour 30 % des produits, notamment les yaourts et les crèmes dessert, les DLC ont été raccourcies pour des raisons marketing.
Je signe la pétition : Change Ta Date !
Illustration bannière : Date de péremption d’un yaourt – © Dean Drobot
A lire absolument
C’est une bonne intention, mais il me paraît dangereux d’inciter les industriels à allonger les dates de péremption de leurs produits. Il nous appartient de juger si nous pouvons consommer un produit dont cette date est dépassée. Je ne le ferais pas pour de la viande ou du poisson. Mais pour des légumes ou même laitages, à voir.
En changeant la méthode, nous risquons de semer la confusion.