Après un demi-siècle d’urbanisation et de développement du tourisme de masse, l’écosystème des Alpes est en grande souffrance.
L’urbanisation et les axes de transport ont détérioré l’écosystème des Alpes
Les Alpes, jadis un écosystème vierge, souffrent aujourd’hui de l’activité humaine. « La croissance des centres urbains menace les dernières zones naturelles existantes dans les Alpes », s’alarme l’ONG WWF(1). De ce fait, les vallées du Rhône, du Rhin, de l’Inn, de l’Adige ainsi que celles d’autres rivières importantes ont perdu l’essentiel de leur biodiversité à cause de l’étalement urbain.
« Une tendance à l’urbanisation des piémonts et des versants se généralise » au profit de l’agriculture extensive, de la foresterie et d’activités récréatives, fait remarquer WWF.
Les axes de transport aussi jouent un rôle dans cette dégradation. « Ces infrastructures monopolisent l’espace des fonds de vallée, et la circulation génère des pollutions sonores et atmosphériques. »
Ces réseaux constituent également l’une des causes principales de la fragmentation des milieux naturels et un obstacle physique majeur pour le déplacement des espèces de la région.
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Dans les vallées, la concentration des particules fines est particulièrement importante. Selon Santé publique France, dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, près de 4.300 décès par an sont attribuables à l’exposition à long terme aux particules fines. Dans la région, cette pollution est la plus importante dans les agglomérations de Lyon, Grenoble, Chambéry et Annecy.
Le tourisme, les centrales hydroélectriques et le changement climatique, autant de menaces pour les Alpes
Les centrales hydroélectriques ont elles aussi un impact sur cet écosystème unique. « La correction des cours d’eau et les barrages hydroélectriques détruisent les milieux aquatiques alpins, les zones de frai sont anéanties, et les trajets migratoires fractionnés avec, en général, des effets dévastateurs sur les organismes d’eau douce endémiques », s’alarme WWF.
Le changement climatique, lui aussi, y est pour beaucoup : avec les pôles, les montagnes sont les milieux où le changement climatique est le plus prononcé sur la planète. Même dans les meilleurs des scénarios, dans les Alpes, les températures augmenteront de 5 ˚C par rapport à l’ère préindustrielle.
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Le tourisme, enfin, a un lourd impact sur l’écosystème alpin. Chaque année, les Alpes reçoivent plus de 120 millions de touristes. Et l’infrastructure pour les accueillir est très importante : à travers le massif alpin, on dénombre 300 stations de montagne pour une capacité d’accueil totale de 5 millions de lits. L’implantation de ces stations a provoqué l’artificialisation d’environ 3.400 km² de paysages sauvages de l’arc alpin.
« Ces centres touristiques sont implantés le plus souvent dans les espaces les plus fragiles et les plus reculés, autrefois à l’abri de l’étalement urbain », fait remarquer WWF.
D’après les médias Futura-Sciences, Laminute.info et Arover.net, des chercheurs de l’Université d’Alberta auraient conclu que les Alpes sont le massif montagneux le plus dégradé et le plus menacé du monde.
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Quelle désolation ! Et tout le monde trouve ça normal !
Ils ne « trouvent » même pas cela normal. Ils n’y pensent pas car ils s’en moquent royalement. Aucun sens du devoir, du sens des responsabilités, ni qd’un quelconque engagement citoyen. Odieux !
On peut compter sur le président de la région pour augmenter encore la catastrophe