À Wittelsheim, le plus vieux site de stockage de déchets dangereux en France risque de polluer la nappe phréatique, faisant courir des risques énormes sur l’environnement et la population locale.
StocaMine, un site qui avait été présenté comme parfaitement sûr à la fin des années 1990,
C’est une bombe à retardement au coeur de l’Alsace. StocaMine est une ancienne mine de potasse située à Wittelsheim (Haut-Rhin), dans laquelle ont été enfouis durant vingt ans des déchets dangereux non recyclables et hautement toxiques en tous genres aussi appelés déchets ultimes : cyanure, amiante, arsenic, mercure… Mais la plus grande nappe phréatique d’Europe n’est qu’à 600 mètres du site, entre la mine et la surface…
Même si l’activité de StocaMine, ouvert en 1999, a cessé, la question se pose maintenant, urgemment, d’extraire tous les déchets du site. Au total, le site accueille 44.000 tonnes de déchets, et aurait dû en contenir 320.000 tonnes si un incendie n’avait pas mis fin à son activité en septembre 2002. Depuis, nombres d’élus locaux et d’association environnementales demandent le retrait de tous déchets, compte tenu de la présence potentielle de déchets non autorisés et des risques de pollution de la nappe phréatique.
Un extraction globale des déchets au plus vite
Nicolas Hulot avait demandé aux députés un rapport à son sujet en avril dernier, et ses conclusions sont sans appel : ce site fait peser « un risque considérable pour l’environnement » et constitue un « cas d’école de toutes les erreurs à ne pas commettre » et une véritable « bombe à retardement ».
Selon les députés du Bas-Rhin et Haut-Rhin, Vincent Thiébaut, Bruno Fuchs et Raphaël Schellenberger, « les déchets doivent être extraits si cela est techniquement possible » en fonction de leur nature, par précaution pour les habitants et l’environnement.
Ils préconisent donc une extraction intégrale des déchets stockés sous réserve de faisabilité, et notamment d’envoyer les déchets les plus dangereux vers les centres d’enfouissement situés en Allemagne (car aucun autre site ne peut recevoir des déchets de classe 0 en France), avant que les galeries se détériorent plus encore.
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Le corapporteur de la mission parlementaire, Bruno Fuchs, estime qu’il faut « dépasser l’enjeu local », et que « Stocamine présente un impact environnemental et un enjeu plus important que Notre-Dame-des-Landes ».
Illustration bannière : Centre d’enfouissement StocaMine – Capture d’écran France 3 Grand Est
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