Un grand espoir face aux dégâts causés par les maladies dégénératives et du système nerveux : des chercheurs viennent de prouver que l’on pouvait bel et bien régénérer des neurones.
Comment régénérer des neurones perdus ?
Alzheimer, Parkinson, épilepsie… On ne le sait que trop, de nombreuses maladies tuent nos neurones. De nombreuses pathologies du système nerveux central sont associées à une mort de neurones sans que le cerveau ne soit capable de les régénérer. Des dégâts, des pertes, parfois majeurs et que l’on ne pensait pas jusque-là pouvoir se révéler réversibles.
Mais l’espoir renaît, avec le résultat tout juste publié dans la revue Cell Stem Cell (1)des recherches de chercheurs associés de l’Inserm, du CNRS et de l’Université Claude Bernard Lyon 1 et du King’s College de Londres.
Comment régénérer ces neurones perdus ? Telle est la question à laquelle ces scientifiques ont cherché à répondre. En utilisant un modèle animal d’épilepsie, ils sont en effet parvenus à transformer des cellules non-neuronales présentes dans le cerveau en nouveaux neurones inhibiteurs, permettant de diminuer de moitié l’activité épileptique chronique.
Régénérer les #neurones perdus, un #pari réussi pour la #recherche ! Une nouvelle étude publiée dans @CellStemCell révèle le #potentiel thérapeutique d’une stratégie de reprogrammation cellulaire pour combattre une pathologie comme l’épilepsie.
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— Inserm (@Inserm) September 30, 2021
« Reprogrammer » l’identité de certaines cellules non-neuronales
Grâce à ce concept de reprogrammation cellulaire directe, la médecine régénératrice peut envisager, pour remplacer des cellules perdues, de « reprogrammer » l’identité de certaines cellules non-neuronales présentes au sein d’un cerveau malade pour les transformer en neurones.
Cette équipe de chercheurs peut ainsi reprogrammer des cellules gliales surnuméraires pour générer des neurones sur des souris atteintes d’épilepsie mésio-temporale, en l’occurrence la forme d’épilepsie pharmaco-résistante la plus fréquemment rencontrée chez l’homme.
En fait, lors de la mort neuronale, les cellules gliales présentes dans l’environnement direct des neurones endommagés réagissent à cette mort en se multipliant, mais sans parvenir à rétablir les activités neuronales impactées. Les chercheurs ont donc sélectionné des gènes connus pour être impliqués dans la genèse de neurones inhibiteurs et les ont insérés directement dans le cerveau des souris au niveau du foyer épileptique.
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Le potentiel thérapeutique de la reprogrammation cellulaire
Résultat : en à peine quelques semaines, la grande majorité de ces cellules gliales ayant reçu les gènes s’étaient transformées en nouveaux neurones, véritablement fonctionnels, en mesure d’inhiber les neurones voisins responsables des crises d’épilepsie, réduisant ainsi leur activité.
Des enregistrements électroencéphalographiques (EEG) ont en suite permis aux scientifiques de constater une réduction de moitié des crises épileptiques chez les souris reprogrammées.
« Ces résultats révèlent ainsi le potentiel thérapeutique de cette stratégie de reprogrammation cellulaire pour combattre une pathologie comme l’épilepsie mésio-temporale, a expliqué Christophe Heinrich, concepteur de l’étude. Une aubaine dans le cas précis de cette maladie alors que 30 % des patients qui en sont atteints sont réfractaires aux traitements pharmacologiques ».
Illustration bannière : Régénérer les neurones perdus – © PopTika