Un bateau a coulé au large des côtes françaises mardi 12 mars, après deux jours d’incendie. La crainte d’une pollution du littoral grandit alors que des nappes d’hydrocarbures ont été repérées.
Une marée noire à prévoir sur les côtes françaises
Les côtes françaises se préparent à une marée noire. Et pour cause, le navire de commerce italien Grande America a sombré mardi 12 mars dans l’après-midi, après deux jours d’incendie, au large de La Rochelle avec à son bord 2.200 tonnes de fioul lourd. Pire, il transportait 45 conteneurs de matières dangereuses. Et rapidement, deux nappes d’hydrocarbures ont été repérées, selon les autorités faisant craindre une marée noire.
La préfecture maritime a informé de l’avancée des opérations de dépollution dans un communiqué, mercredi 13 mars dans la soirée et confirmé « une nappe d’hydrocarbures a été localisée ». Cette dernière s’étendait sur une dizaine de kilomètres de long et un kilomètre de large, « à plus de 200 km des côtes ». Et malheureusement, jeudi 14 mars, une autre nappe était découverte.
Dans le détail, la première, compacte, mesure 13 km de long par 7 km de large, tandis que la seconde, d’aspect disloqué, mesure 9 km de long par 7 km de large(1).
La première nappe d’hydrocarbures pourrait atteindre le littoral français d’ici dimanche ou lundi
Et l’inquiétude grandit car la première nappe pourrait, selon les prévisions, toucher le littoral français d’ici le dimanche 17 ou le lundi 18 mars. Des craintes nées des déclarations du ministre de l’Écologie, François de Rugy dans un communiqué : « Selon nos prévisions, des fragments pourraient atteindre certaines zones des côtes de Nouvelle-Aquitaine d’ici dimanche ou lundi, du fait d’une météo particulièrement défavorable, qui risque par ailleurs de rendre plus délicates les opérations de dépollution en mer »(2).
Selon d’autres estimations, les nappes pourraient atteindre les côtes d’ici une semaine(3).
Au final, le directeur du CEDRE, Centre de documentation, de recherche et d’expérimentations sur les pollutions accidentelles des eaux a apporté des précisions sur la vitesse de déplacement de ces nappes : « On s’aperçoit que la dérive est autour d’une vingtaine de nautiques par jour, soit 35 km. On est à 353 kilomètres des côtes. Il est très difficile de savoir où et comment ça arrivera ».
Des opérations de pompages difficiles
En ce moment même, 4 navires (3 de la Marine nationale et 1 de l’Agence européenne de sécurité maritime) sont mobilisés pour essayer d’éviter la catastrophe. Mais les mauvaises conditions météo compliquent énormément le pompage des hydrocarbures en mer qui devraint pouvoir débuter « aujourd’hui ou demain » d’après François de Rugy au micro de Sud Radio ce matin !
Mais les efforts continuent car comme l’a expliqué Riaz Akhoune, porte-parole du préfet maritime de l’Atlantique : « Une tonne de produits hydrocarbures récupérée en mer, cela évite d’avoir à récupérer environ dix tonnes de déchets sur la côte. Car ce produit a tendance à s’émulsionner, à grossir, c’est pour ça qu’il faut intervenir en mer. »
Si les quantités de fioul lourd sont importantes et entraînent un réel risque de pollution, elles sont tout de même bien inférieures aux 227.000 tonnes d’hydrocarbures déversées après le naufrage de l’Amoco Cadiz en 1978 ou des 31.000 tonnes de fioul de l’Erika en 1999.
Illustration bannière : L’america Grande après l’incendie – France 3 Bretagne/Capture d’écran Youtube
- https://www.premar-atlantique.gouv.fr/communiques-presse/naufrage-du-navire-grande-america-dans-le-golfe-de-gascogne-communique-de-presse-n-6
- https://www.lexpress.fr/actualite/societe/fait-divers/ce-que-l-on-sait-sur-le-naufrage-du-grande-america_2066981.html
- https://www.francebleu.fr/infos/climat-environnement/pollution-du-grande-america-les-plages-de-loire-atlantique-et-de-vendee-sous-surveillance-1552631273
A lire absolument
Le carnage continue sans que les responsables ne soient jugés comme il se devrait.