Peut-on échapper à une pandémie ? Face à l’arrivée du Covid-19, les peuples amérindiens de Colombie se tournent vers la forêt.
Des peuples confrontés à bien des épidémies
Les épidémies, les maladies apportées par les conquérants et explorateurs venus d’Europe, les tribus amérindiennes les connaissent plus que bien. Jadis, elles ont été décimées tant par les armes que par les virus et les microbes inconnus importés du Vieux Continent par les Conquistadors. Aujourd’hui, la vague de Covid-19 venue de Chine s’attaque à l’Amérique après l’Europe. Cette fois, pour y survivre, les peuples autochtones de Colombie sont appelés à quitter les villes pour y échapper.
D’ordinaire, ces populations sont confrontées au quotidien à bien d’autres maux, entre la malnutrition, les violences ou le manque d’accès à l’eau potable. Par le passé, elles ont aussi dû faire face à des épidémies de grippe, de choléra, de rougeole… Mais avec cette pandémie, ce sont les 115 peuples amérindiens de Colombie qui sont potentiellement confrontés à la maladie simultanément, où qu’ils se trouvent.
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Les territoires indigènes verrouillés
Selon l’ONIC (Organisation Nationale Indigène de Colombie), ce sont au total 177.805 familles indigènes qui sont en situation de risque face au coronavirus(1). Si elles ne représentent qu’un peu plus de 3,4 % de la population colombienne, les communautés amérindiennes y sont plus fortement présentes que dans les autres pays. Conscientes de ce qui est arrivé à leurs ancêtres, ces populations se tournent donc vers la forêt pour tenter de se défendre.
Ainsi, l’ONIC a enjoint « les peuples Kokonuko, Nasa, Pubense, Arhuaco, Zenú, Pasto, Wayuu et Kankuamo à renforcer et à consolider leurs systèmes de contrôles territoriaux ». Face à cette épidémie mortelle, ces populations au système immunitaire parfois très faible ont pour meilleure protection le fait de couper, tout contact avec la « civilisation ». La plupart ont ainsi décidé de s’isoler avant même les mesures de confinement obligatoire décrétées par le gouvernement le 25 mars dernier. Dans la plupart des territoires indigènes du pays, une garde veille 24h sur 24, et les entrées et sorties n’en sont autorisées que pour motifs médicaux ou alimentaires. L’ONIC, de son côté, communique sur les chiffres de la pandémie chaque jour :
#ATENCIÓN| Desde @ONIC_Colombia emitimos el Boletín 011 sobre la situación de riesgo de los Pueblos Indígenas frente a la pandemia. Leer el boletín completo ? ? https://t.co/JUtdLZPdBn. @luiskankui @AliciaArango @MinSaludCol @INSColombia @ONUHumanRights @MovimientoMAIS. pic.twitter.com/jvjIa4yGY2
— Organización Nacional Indígena de Colombia – ONIC (@ONIC_Colombia) April 9, 2020