Peut-être avez-vous déjà essayé de faire rire votre chien ou votre chat ? Une étude menée par l’Université de Californie à Los Angeles, et publiée dans le journal Bioacoustics, a perçu un rire chez 65 espèces.
Des chercheurs démontrent que les animaux rient
Rats, vaches, cochons, oiseaux, les autres espèces rient-elles comme les humains ? C’est ce qu’ont cherché à savoir des scientifiques de UCLA, l’Université de Californie à Los Angeles. Dans la revue Bioacoustics(1), sur laquelle l’étude a été publiée, Jessica Wolf, l’auteur de l’étude, explique : « Cette liste comprend une variété de primates, de vaches et de chiens domestiques, de renards, de phoques et de mangoustes, ainsi que trois espèces d’oiseaux, dont des perruches et des pies australiennes ».
Alors qu’il y a encore quelques années, les singes et les rats étaient les seuls animaux connus pour savoir rigoler, l’étude met en lumière de nouvelles connaissances sur le rire des animaux. Les chercheurs ont pu, par le biais de cette étude, comprendre comment « la complexité sociale humaine a permis au rire d’évoluer d’une vocalisation spécifique au jeu en un signal pragmatique sophistiqué » comme le rapportent Sasha Winkler, primatologue de UCLA et Greg Bryant, professeur de communication de UCLA.
Quel rire pour quel animal ?
Les auteurs de l’étude ont rassemblé dans un tableau les espèces qui riaient et comment cela se produisait. Par exemple, lorsque le perroquet rit, il gazouille assez fort, la mangouste naine donne des impulsions courtes sur de hautes fréquences, le Semnopithèque à coiffe émet un couinement sur des fréquences hautes, le Chimpanzé fait un bruit saccadé et haletant provenant de la gorge et le chien aboie, halète, grogne et jappe de façon assez rythmée.
Des scientifiques ont notamment démontré que les rats riaient. Pour cela, ils ont chatouillé ces rongeurs. Il reste difficile pour les êtres humains de percevoir le rire des animaux. « Les signaux de jeu vocal sont généralement discrets », expliquent les auteurs de l’étude. Si l’on prend l’exemple des rats, ils produisent des vocalises ultrasonores. Ces dernières ne peuvent être perçues par notre ouïe. Les rats étudiés cherchaient cependant la main de la personne qui les chatouillait. Toutefois, si l’on observe les chimpanzés, il est possible de reconnaître leur rire beaucoup plus proche de celui des humains.
Inviter l’autre à rire
Le rire permet d’informer d’autres animaux que c’est un temps de jeu en les invitant eux aussi à les suivre. Ces comportements sont d’ailleurs partagés par de nombreux animaux qui rient et jouent tels que nous le faisons en tant qu’humains. Ce signal de jeu vocal évolutif est ancien. Sasha Winkler et Greg Bryant décrivent dans leur étude comment ces « vocalisations de jeu » signalent une non-agression de la part des animaux.
Les signaux vocaux durant le jeu chez les espèces de mammifères sont très courants comme le rapportent les auteurs de l’étude, mais aussi chez certains oiseaux. Cette découverte remet en question le fait établi selon lequel le jeu animal est silencieux. Les auteurs affirment aussi que même si le jeu est similaire entre deux espèces, leurs vocalisations de jeu peuvent être convergentes. Les animaux ont besoin de signaux vocaux pour encadrer les moments de jeu. « Ces derniers permettent aux animaux de communiquer clairement leurs intentions lors d’interactions », concluent les auteurs de l’étude.