Le reptile en question fait partie des animaux les plus venimeux du monde, mais il pourrait s’avérer utile en médecine.
Un poison pour guérir
Et si un venin pouvait soulager la douleur ? Aussi farfelue que puisse paraître l’idée, une équipe de 21 chercheurs s’est penchée sur la question. La calliotoxine, l’une des toxines contenues dans le venin du serpent-corail (Calliophis bivirgatus en latin), a jusqu’ici été très peu étudiée. Son mode de fonctionnement pourrait en revanche s’avérer utile pour soulager la douleur chez les humains.
Un procédé astucieux
Le serpent-corail est un reptile chasseur. Il s’approche à grande vitesse de sa proie, la mord et injecte une dose importante de poison. Celui-ci agit sur deux temps. Dans un premier temps, le canal sodique est vigoureusement activé, ce qui pousse la victime à faire des mouvements énergiques et incontrôlables. Dans la nature, cette propriété permet au serpent-corail d’empêcher sa victime de s’échapper. Dans un second temps, le venin bloque le canal sodique : l’animal qui a reçu le poison arrête de se mouvoir, comme congelé.
Une utilisation en médecine
Des deux propriétés de ce venin, c’est la seconde qui intéresse les chercheurs. Tout comme les mammifères du monde animal, les humains ont eux aussi un canal sodique, qui transporte des ions vers le cerveau. Si celui-ci peut être désactivé par simple injection d’une substance, l’homme cesserait de percevoir la douleur.
Des venins de serpents sont déjà utilisés en médecine, l’exemple le plus répandu étant le poison du jararaca, un serpent d’Amérique du sud qui tue ses proies en diminuant leur pression artérielle. Un remède contre contre l’hypertension artérielle, le captopril, a pour base ce venin.
Un mode de fonctionnement différent
Les antidouleurs classiques, comme l’aspirine, le paracétamol ou l’ibuprofène, inhibent la fabrication des prostaglandines E2, dont la fonction est de sensibiliser les récepteurs de la douleur. Toutefois, ils ont un inconvénient : ils peuvent avoir des effets secondaires indésirables, principalement gastriques. Si les recherches sont poursuivies et que leurs résultats s’avèrent positifs le venin du serpent-corail pourrait bien les remplacer un jour.
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