Antiépileptiques pendant la grossesse : des risques de malformations pour le foetus

L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) vient de mettre en garde contre 21 antiépileptiques, qui pris pendant la grossesse peuvent entraîner des malformations sur le foetus.

Rédigé par Paul Malo, le 26 Apr 2019, à 9 h 20 min
Antiépileptiques pendant la grossesse : des risques de malformations pour le foetus
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Il n’y a pas que la Dépakine qui pose problème  ! Un rapport publié jeudi 25 avril par l’Agence du médicament alerte sur les risques que prennent les femmes enceintes sous antiépileptiques : plus de la moitié de ces traitements provoqueraient des risques de malformations pour le foetus, des anomalies du champ visuel et des retards de croissance chez l’enfant.

21 antiépileptiques à risque

Certains médicaments antiépileptiques pris durant la grossesse peuvent entraîner malformations physiques ou troubles du développement. Mais selon l’Agence du médicament, la Dépakine n’est pas le seul médicament du genre à présenter des risques de malformations pour les enfants à naître.

Cinq antiépileptiques présentent des risques de malformations élevés s’ils sont pris pendant la grossesse © Barabasa

Dans un rapport tout juste publié, l’ANSM dresse une échelle des risques pour 21 antiépileptiques différents(1).

D’ores et déjà, jusqu’à 30.000 enfants auraient été atteints par des troubles du développement (autistiques, retards mentaux, difficultés ou retards de langage…) du fait d’avoir été exposés au Valproate/Dépakine durant la grossesse ces cinquante dernières années, selon l’estimation officielle faite par l’ANSM et l’Assurance maladie en juin 2018. À cela s’ajoutent 2.000 à 4.000 victimes de malformations.

Des risques élevés pour 5 médicaments

Selon l’ANSM, les risques de malformations sont « élevés » pour cinq médicaments. En particulier, le Topiramate (Epitomax et ses génériques) entraîne un risque accru de malformations orales de type bec-de-lièvre, ainsi qu’une anomalie au niveau de la verge, l’orifice de l’urètre pouvant être anormalement positionné. À cela s’ajoute un risque potentiel de troubles neuro-développementaux.

Les quatre autres médicaments les plus risqués sont le Phénobarbital, la Primidone, la Carbamazépine et la Phénytoïne.

L’ANSM recommande aux femmes enceintes de consulter leur médecin avant d’arrêter un traitement © EmiliaUngur

En sus, l’ANSM « appelle à la vigilance » sur l’utilisation de la Prégabaline (Lyrica et génériques) du fait d’un risque malformatif potentiel.

Un appel à ne pas négliger car 150.000 femmes en âge de procréer s’en sont vu prescrire en France. L’ANSM rappelle néanmoins que, dans tous les cas, « la patiente ne doit pas arrêter ni modifier un traitement sans l’avis d’un médecin car cela peut être dangereux pour elle et pour son enfant à naître si elle est enceinte ».

Illustration bannière : Femme enceinte prenant des médicaments – © OndroM
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