Créer des « autoroutes vélo » dans les territoires périurbains et ruraux afin de « résorber les zones blanches », telle doit être la priorité des politiques publiques en matière de développement de la pratique du vélo, estiment les 207 parlementaires signataires d’une tribune dans le JDD.
Les parlementaires souhaitent la création d’« autoroutes vélo » dans les territoires ruraux
En France, la part du vélo dans les déplacements est de moins de 3 % (contre 26 % aux Pays-Bas, 19 % au Danemark et 10 % en Allemagne), et plus de deux tiers des déplacements domicile-travail de moins de 5 kilomètres sont encore faits en voiture !
Ce triste constat est dressé par des députés et sénateurs de tous bords politiques, qui signent une tribune dans le JDD. Leur souhait : adapter les infrastructures existantes afin de les rendre compatibles avec la pratique du vélo.
Concrètement, les parlementaires souhaitent le développement de liaisons dites « autoroutes vélo » (des pistes cyclables le long de routes départementales) entre différents pôles de vie sur un même territoire. « Le tout-voiture est dans une impasse », lancent les parlementaires, qui prônent également une adaptation du Code de la route et l’enseignement dans les écoles des bonnes pratiques sur les routes. Il faut « regarder le vélo, non plus avec condescendance, mais comme un mode de mobilité d’avenir » !
Dans leur tribune, les députés et sénateurs rappellent aussi que 7 millions d’actifs sont actuellement en situation de « précarité mobilité » : en 2017, 1 jeune sur 4 a refusé un emploi ou une formation faute de moyen de transport. Les députés et sénateurs signataires de la tribune jugent inacceptable cette exclusion du marché du travail induite par le manque de solutions de mobilité.
La FUB propose de rendre l’indemnité kilométrique vélo obligatoire et plus incitative
L’appel des parlementaires est appuyé par la Fédération des usagers de la bicyclette (FUB), qui appelle de son côté les pouvoirs publics à créer un fonds national vélo, doté d’au moins 200 millions d’euros par an, de conférer un caractère obligatoire à l’indemnité kilométrique vélo (IKV), en rendant le dispositif plus incitatif au passage, et de re-créer un bonus pour l’achat de vélos à assistance électrique (VAE).
Ces différentes initiatives ont été portées plus ou moins longtemps par les derniers gouvernements. Élisabeth Borne, la ministre des Transports actuelle, a pour sa part annoncé un plan vélo le 13 décembre 2017. Le 16 mars 2018, lors d’un message vidéo adressé aux 450 participants du 18e Congrès de la FUB, elle a réitéré son engagement pour un plan vélo « sincère, structuré et financé » dans le cadre de la prochaine Loi d’Orientation sur les Mobilités (LOM). Mais depuis, des démarches concrètes se font toujours attendre.
Illustration bannière : – Permettre le développement du vélo en France © kazimsenocak
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Oui, il y a encore énormément de travail pour que les mentalités changent. Il faut effectivement que les infrastructures soient mises en place, généraliser les pistes cyclables et surtout, entretenir celles existantes car actuellement, elles sont plutôt le récupérateur des déchets de nettoyage des routes ou des place de stationnement supplémentaires.
Mais il manque également des douches, des vestiaires dans les entreprises car souvent, c’est ce qui pêche….