Selon Andy Haines de l’École d’hygiène et de médecine tropicale de Londres, l’industrie des hydrocarbures capte 5.300 mille milliards de dollars d’aides publiques à travers le monde. Arrêter ces aides et taxer les émissions de gaz à effet de serre permettrait d’accomplir des transformations positives, à savoir améliorer la santé publique, redistribuer les richesses et réduire le chômage.
Des efforts supplémentaires seront nécessaires pour appliquer l’Accord de Paris
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 92 % des personnes résidant en ville respirent aujourd’hui un air pollué et 6,5 millions d’hommes et de femmes meurent chaque année dans le monde du fait de la pollution. Or, « investir dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre reviendrait beaucoup moins cher que de payer les coûts de santé associés à l’air pollué », fait valoir Andy Haines de l’École d’hygiène et de médecine tropicale de Londres, dans un article publié par The Lancet Planetary Health.
Afin d’y parvenir, des efforts supplémentaires sont nécessaires. Car selon l’ONU, même si les émissions de gaz à effet de serre sont effectivement réduites, comme le prévoit l’Accord de Paris, la température moyenne mondiale aura malgré tout augmenté de 3 degrés d’ici la fin du siècle.
Or, « Selon les experts médicaux britanniques, rester sous un réchauffement à 2°C permettrait de générer une économie de 54.000 milliards de dollars d’ici 2050, rien qu’en frais de santé. Cela représente les PIB cumulés de la Chine, de l’Union européenne et de l’Inde » rapporte Novethic.
La transition écologique devrait être considérée d’une manière plus globale
Pour Andy Haines, dans les grandes agglomérations mondiales comme New Delhi, la santé publique pourrait être grandement améliorée rien qu’en oeuvrant sur la qualité de l’air. Et selon ce Britannique, si les habitants des villes du Royaume-Uni avaient les mêmes habitudes que les habitants de Copenhague en termes de déplacements à vélo ou à pied, le système de santé publique britannique pourrait économiser l’équivalent de 15 milliards d’euros sur vingt ans et même davantage au-delà.
Pour Andy Haines, les politiques de réduction de l’empreinte environnementale doivent prendre en compte l’ensemble des paramètres. Par exemple, l’utilisation de biocarburants réduit les volumes de céréales qui auraient pu être consommés ; les moteurs diesel rejettent certes moins de gaz à effet de serre mais davantage de particules fines et d’oxyde d’azote, et les matériaux d’isolation modernes pour les logements isolent certes bien mais peuvent rejeter eux-mêmes des substances nocives.
Mauvaise nouvelle : on est encore (très) loin d’une application à la lettre de l’Accord de Paris malgré un engagement relativement fort de la communauté internationale !
Illustration bannière : Pollution à Londres – © Adam Cowell / Shutterstock
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