Les arbres pourraient être la clé nous permettant de limiter les catastrophes liées au changement climatique en emmagasinant jusqu’à 6 mégatonnes d’émissions de dioxyde de carbone par an dans les trente prochaines années. Toutefois, cela représenterait 324 milliards d’euros par an, une stratégie coûteuse.
Le potentiel incroyable des arbres
Selon les scientifiques, la plantation de milliards d’arbres est l’un des moyens les plus efficaces de réduire le CO2 de l’atmosphère afin de lutter contre le réchauffement climatique. À mesure que les arbres poussent, ils absorbent et stockent les émissions de dioxyde de carbone dans leur tronc, leurs racines mais aussi leurs branches.
Une étude publiée dans Science parue en 2019 estime qu’un programme mondial de plantations pourrait éliminer 205 milliards de tonnes de carbone(1). Cela représente les deux tiers de toutes les émissions des activités humaines présentes dans l’atmosphère à ce jour. D’autres scientifiques sont plus sceptiques quant à ces estimations.
Des coûts faramineux
Car sauver la planète va également avoir un prix considérable. Une autre étude publiée dans la revue Nature Communications s’est concentrée sur le coût de ces plantations. Dans ce rapport, les auteurs indiquent, dans des propos rapportés par Géo(2), que : « Les forêts sont essentielles pour stabiliser notre climat, mais les coûts de réduction à travers l’espace, le temps et les différents acteurs demeurent incertains ».
Pour étudier ces coûts de plus près, des scientifiques ont utilisé un modèle économique nommé Global Timber Model capable d’examiner l’utilisation des terres forestières mondiales, la gestion et les réponses commerciales aux politiques.
Ils ont ainsi pu évaluer le coût de ces plantations qui permettraient de lutter contre le réchauffement climatique. Selon eux, les arbres seraient capables d’atténuer les émissions de CO2 d’entre 0,6 et 6 milliards de tonnes par an d’ici 2055. Mais cette stratégie pourrait coûter jusqu’à 393 milliards de dollars soit 324 milliards d’euros chaque année.
Mieux vaut protéger les forêts
On pourrait penser qu’il suffit de planter de nouveaux arbres partout où cela est possible. Toutefois, les scientifiques notent que toutes les stratégies n’aboutiront pas au même résultat(3). Pour eux, il vaut mieux protéger les forêts existantes que d’en planter de nouvelles, une solution moins coûteuse.
Ainsi, il serait plus intéressant de ralentir la déforestation. Cela provoquerait une baisse annuelle moyenne de 0,3 à 1,8 gigatonne de CO2 par an entre 2025 et 2055.
En optant pour la reforestation, cela ne ferait que réduire le CO2 de 0,1 à 2,6 gigatonnes par an sur la même période. La localisation est également à prendre en compte puisque les forêts des tropiques ont une plus grande efficacité en matière de lutte contre le réchauffement climatique pour un coût plus faible. Ainsi, stopper la déforestation dans ces zones du globe permettrait de réduire de 30 à 50 % la baisse globale en 2055.
Plusieurs pays comme l’Australie ont déjà entamé des programmes afin de ralentir la déforestation et encourager le reboisement. Le pays qui a connu d’importants incendies compte planter 2 milliards d’arbres d’ici 2030.
Dans l’Hexagone aussi les choses pourraient évoluer. Un rapport datant de septembre 2020, remis au gouvernement, préconise la création d’un fonds de 300 millions d’euros par an sur 30 ans afin de sauver les forêts françaises et de replanter 70 millions d’arbres.
Et ça pompe combien d’eau dans le sol ?